Le forum du filage

Oui, il s'agit bien de les filer, pour en faire des mèches d'éclairage.

Peut-être faudrait-il imaginer un teillage, du style de ce qu'on fait avec le lin ou le chanvre ?
Mais j'ai quand même un doute, le jonc est assez disponible chez nous et pourtant on ne trouve pas de document sur son utilisation en filage.

Edit : Curiosité piquée, j'ai fait un tour sur internet avec des mots clé sur ce sujet.
Des recherches sur l'outillage "textile" néolithique européen et ses gites, montrent des pollens de roseaux dans ce qui pourrait être des fosses de rouissage, mais il est probable que ce qoit simplement la flore normale dans ces zones, alors qu'il s'y trouve aussi des traces de lin, ou d'arbres à "teille" (tilleul, chêne, ...).
Par contre des documents d'étude agronomique récentes parlent de l'utilisation possible de fibre du "roseau de Chine" (une des dénominations de Myscanthus sinensis) ; du coup je me dis que la dénomination "roseau" couvre peut-être différentes plantes dont des plantes dont on pourrait extraire une fibre textile (au moins suffisament souple pour fabriquer des mèches de lampes).

Dernière modification par Aimelle (31-12-2014 21:05:09)

Il existe de nombreuses variétés de jonc dont certaines peuvent être filées, les autres sont tressées. Il faudrait donc savoir de quel type de jonc il est question.

Voici un article intéressant sur le  genêt d'Espagne ou spartier, à tiges d'ajonc, dit jonc de Sparte . Il est préparé, filé et tissé.
Autrefois, la toile de genêt au coeur de l'Hérault
http://www.tela-botanica.org/page:genet

Ca repose bien sur une reconstitution historique dans le cadre d'un mémoire sur les lampes crétoises. Le problème est que je ne sais pas du tout ce qu'on va m'apporter. Si la plante est simplement séchée, je doute de pouvoir en faire quelque chose.
Merci beaucoup pour vos trouvailles, elles vont probablement permettre à l'auteur d'orienter sa recherche. Pour l'instant, j'ai l'impression qu'il attend de moi que je lui apprenne le processus de transformation !

L'intérêt pour le jonc et le papyrus ne date pas d'hier ; voici quelques infos de textes de Pline, de l'encyclopédie de Diderot et d'Alembert et de Daléchamp, botaniste du 16ème siècle !
http://portail.atilf.fr/cgi-bin/getobje … ata/image/

A voir, si les 2 premières infos (ci-dessous) sont contemporaines ou non.

" le grand jonc de marais, auquel Pline compare la portion supérieure de la tige du papyrus ... a en effet beaucoup de rapport avec le papyrus"

"Antipater nous apprend que la mèche de scirpus & de papyrus étoit enduite de cire". Le scirpus est le jonc des marais.

"Daléchamp, dans son histoire des Plantes, indique deux especes de scirpus dont on tiroit une moëlle d'une substance spongieuse, assez compacte, très fléxible, un peu seche, & de couleur blanche, laquelle étoit employée à des meches pour les lampes ....
Lorsqu'on veut tirer la moëlle des tiges du scirpus, on se sert de deux épingles que l'on passe à - travers le bout inférieur d'une tige, de maniere qu'elles se croisent; on les tient ensuite assujetties dans cette position, & après on prend le petit bout qui se trouve au - dessus des épingles; on le tire, en agissant comme si l'on vouloit partager la tige en quatre parties égales; mais à mesure qu'elle se partage, l'écorce abandonne la moëlle, qui à la fin de l'opération reste entiere, pendant que l'écorce est séparée en quatre lanieres."

Merci Chantal pour tes liens très intéressants, notamment à propos de la fibre de genet d'Espagne ou "jonc de Sparte".

Sur le lien à l'encyclopédie, on parle de mèche en moelle de scirpe ou de papyrus ; dans les documents que j'avais trouvés à propos d'études et reconstitutions sur les lampes à huiles néolithiques ou antiques, deux chercheurs disaient que ça ne marche pas bien comme mèche de lampe à huile ou à graisse car le liquide combustible ne monte pas dans la mèche ; alors peut-être que ça ne fonctionne bien que comme support de combustible (imprégnation par la cire, citée aussi dans le document par exemple pour des torches) et non comme "mèche".