Cardage, teinture et filage de la laine - Fil RSS
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Bonjour,
Je ne suis pas très présent ici ces temps-ci car je suis la plupart du temps dans mon atelier de "bricolage" !
En effet, il a été retrouvé dans les greniers de Varaignes, une véritable mécanique Jacquard... Dans un assez triste état, vous vous en doutez.
Varaignes me l'a confiée pour une remise en état.
Elle ne pourra pas servir pour tisser car il n'y a pas de métier qui puisse la recevoir mais elle servira "pédagogiquement" à montrer d'une part, une pièce rare, d'autre part, son fonctionnement, chose qui n'est pas possible sur celle installée en haut du métier (mais qui, elle, permet de tisser !).
Les deux se complètent
Cela fait des jours entiers de boulot... mais j'arrive au bout.
C'est un modèle un peu plus perfectionné que celle de 1801, mais du même type. Elle compte 208 + 40 crochets possibles (garnie à 192) , alors que celle de Jacquard en comptait 104.
Voilà quelques photos, telle que je l'ai reçue !
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Du gros travail C'est "amusant" car mon système de métier à ratière semble pas mal inspiré par la mécanique jacquard, avec les barres horizontales qui soulèvent les crochets qui sont sélectionnés (par le carton, ou dans mon cas par des pitons mis en face des cadres à sélectionner).
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Je pensais aussi au métier de Sandrine en voyant ça. Tu as de longs jours de boulot devant toi, bon courage!
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Oulala, tu n'es pas sorti de l'auberge...ça va t'occuper un moment.....! Mais c'est une belle machine et cela vaut le coup de la remettre en état!
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Quel boulot chapeau
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oulala quel travail !
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Tu as raison, Sandrine : les métiers à ratière ont été mis au point bien après Jacquard et s'en sont sans doute inspiré.
En fait, cela repose sur le même principe de sélection binaire : oui/non, sélection due à des cartes perforées ou à des taquets sur des barres.
La différence c'est que la ratière sélectionne des cadres (une trentaine au maximum) et que la mécanique d'armure sélectionne des cadres et/ou des fils. et peut compter plusieurs milliers de crochets.
Les deux ne sont pas incompatibles, de même que plusieurs ratières ensemble, couplées...
Oui, c'est du boulot, mais tellement intéressant !
Ces photos sont faites à l'arrivée chez moi. (fin septembre). Cela a beaucoup évolué depuis.
Il m'a fallu la démonter entièrement, y compris les 192 crochets/aiguilles, et refaire des pièces en mauvais état...
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Bonjour,
Après plusieurs mois de travail (pas à temps plein, bien sûr) mais sans doute plusieurs dizaines d'heures, ou dizaines de dizaines d'heures (!), la mécanique vient d'être transportée au musée de Varaignes.
La voilà...
Elle n'est pas placée sur un métier, elle ne peut pas servir à tisser. Elle n'est là que pour la démonstration de sa façon de fonctionner.
J'aurai le plaisir de montrer aux visiteurs du musée lors du Marché des Tisserands (W-E de Pentecôte) comment elle fonctionne...
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J'aimerais bien voir ça. C'est du beau travail.
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C'est un beau travail de décapage et de restauration
Mis à disposition du public dans un musée, c'est encore mieux.
Quelles sont les dimensions de cette mécanique ?
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C'est du beau boulot !!! petite question à quel moment se passe t'il quelque chose quand le carton est perforé ou bouchée ?
Dernière modification par Tilman (10-05-2016 22:01:35)
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Magnifique travail !! Merci à toi Paul de contribuer à la preservation de cette merveille !!!
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Quel boulot !
Tu redonnes vie et jeunesse à de belles endormies :-)
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bonjour,
merci pour ces messages. Oui, beaucoup de boulot ! Mais tellement intéressant !!
(pour info : ôter les aiguilles/crochets et (surtout, les remettre en place), cela me demande une bonne dizaine d'heures ! Je l'ai fait 3 fois...)
Toutes les parties en bois clair, en particulier le système de lève du haut, sont de ma fabrication.
Une belle endormie, oui... une belle estropiée aussi !
Un musée, oui, mais un peu plus qu'un musée, en fait. Il est géré par le CPIE Périgord-Limousin. Cela veut dire qu'il y a de très nombreuses visites de classes pour différentes activités et "stages", de la maternelle au lycée : écologie, tissage, l'eau, les forges...
Donc beaucoup de jeunes. Et comme la mécanique "fonctionne", c'est un plus !
Je ne pense pas qu'il y ait beaucoup de musées avec une telle mécanique "d'époque" en état de fonctionner !
Tilman, je prépare la réponse à ta question...
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Que de travail Mais aussi j'imagine beaucoup de satisfaction. C'est merveilleux de voir que vous avez à cœur de réparer, préserver et transmettre ce patrimoine. Cela demande beaucoup de courage, de persévérance mais aussi les aptitudes pour le faire. Félicitations
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Voilà qui a meilleure mine!!! Bravo Paul, et à très bientôt, je vais pouvoir admirer le travail en vrai!!!
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Bonjour,
Merci, Lucia. Les aptitudes, c'est surtout la possibilité d'y consacrer du temps et de découvrir comment on peut intervenir !
Oui, Christine,... à très bientôt, et avec plaisir !
Tilman, voilà ce que je peux répondre à ta question :
Commençons le cycle au moment où le métier est au repos, foule fermée ("à pas fermé").
À ce moment-là, la sélection est faite : les crochets correspondant aux fils qui doivent être "pris" (levés) sont positionnés pour pouvoir être levés : le bec chevauche la griffe.
Le tisserand appuie sur le pédale. La griffe est soulevée et elle entraine les crochets sélectionnés. À partir de ce moment, la sélection des crochets a joué son rôle.
Le cylindre (prisme à base carrée qui porte les cartons) s'éloigne des aiguilles. Les ressorts poussent toutes les aiguilles vers la gauche : celles des crochets restés en bas et celles des crochets levés. Ce cylindre tourne d'un quart de tour pour présenter le carton suivant.
Lorsque la pédale est complètement appuyée, le nouveau carton est en place, mais encore éloigné des aiguilles.
C'est à ce moment que la trame est lancée.
Le tisserand bat (tire le peigne) et relâche la pédale.
La griffe descend, le cylindre revient et appuie le nouveau carton contre les aiguilles.
C'est là que se fait la nouvelle sélection.
Comment ?
Le schéma ci-dessous l'explique.
Un trou signifie que le crochet correspondant sera levé au prochain coup, un plein que le fil ne sera pas pris, mais laissé.
Le métier est à nouveau au repos, le pas est fermé et le cycle recommence.
Il faut donc un carton (au minimum, voire davantage pour certains tissages) pour chaque duite de dessin. Cela peut aller jusqu'à plusieurs milliers de cartons !!
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Un travail de Titan !
Chapeau !
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a voir les images sa découragerai plus d'un
sa ce voie que vous maîtriser la bette bon boulot bravo
bonne continuation
Dernière modification par mous (14-05-2016 16:43:19)
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C'est bien ce que je pensais c' est l'inverse du systeme jacquard des metiers leavers de dentelle de calais caudry (les fils bougent quand le carton est bouché ) merci beaucoup pour ta reponse tres claire et complete !!!
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Le mot "Jacquard" désigne le fait de pouvoir, en sélectionnant les fils individuellement, créer des motifs figuratifs.
Il a été choisi aussi pour d'autres techniques de fabrication d'étoffes : le tricot, la dentelle que l'on décore de motifs figuratifs.
Mais, bien sûr là s'arrête la ressemblance entre ces différents types de Jacquard !
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Oui tout à fait !!! J'ai visité le musée des canuts de Lyon et connaissant le jacquard du metier leavers de dentelle je pensais avoir mal compris la guide du musée d'où ma question ci dessus !!! Merci
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Merci Paul pour ta démonstration trés éclairante, nous aurions pu rester des heures à t'écouter , quel passionné !
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Superbe restauration de cette mécanique ! J'en reste baba
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Paul, merci pour tes explications et ta démonstration à Varaignes ! C'était passionnant !
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