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Je n'y connais rien c'est pourquoi je demande votre avis.
Lors de la visite d'une filature il y a peu, la personne qui faisait la visite a expliqué que les chèvres donnant le cachemire avait rendu de nombreux hectares complètement inutilisables car elles arrachaient l'herbe de ces régions déjà fort pauvres où on en faisait un élevage intensif (j'ai oublié la région du monde). Et que, dés lors, il valait mieux promouvoir le fil de yack que celui des chèvres.
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C'est ce que disent en effet l'AVSF (agronomes et vétérinaires sans frontière), qui font la promotion du duvet de yak puisqu'ils ont eux-même organisé la filière.
Mais... si je ne remet pas en question le problème écologique de la surpaturation de la chèvre cachemire en Mongolie, je remet en question le fait de se tourner vers le yak à la place, pas sûre que l'alternative soit si belle qu'elle en a l'air.
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Merci Sandrine d'éclairer ma lanterne.
Reste à voir si les yacks abîment autant les sols...
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merci Sandrine, tu es un trésor du patrimoine avec tes connaissances!
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Ce qui est "intensif" a toujours des effets nocifs voire catastrophiques.
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Le cachemire est devenu une vraie plaie écologique à partir du moment où il s'est "démocratisé", ou tout le monde (nous) en a voulu, où l'industrie mondiale du luxe s'en est emparé ... et qu'il a fallu augmenter radicalement les volumes produits.
Si chacun se tourne vers le yack, il ne faudra que très très peu d'années pour avoir une catastrophe écologique pire qu'avec le cachemire, à mon avais. Car un yack, ça bouffe et ça piétine le sol vachement plus qu'une chèvre...
Chaque espèce est adaptée à l'alimentation, au climat, aux usages d'un territoire ou d'une région, en fonction des besoins locaux ou régionaux. Sur des milieux sensibles (parce que pauvres, difficiles d'accès, au climat compliqué), la moindre pression au rendement déséquilibre radicalement le milieu.
Et en plus, il s'agit de régions où les changements climatiques se font déjà ressentir très fortement.
Bref, filez local ;-) :-)
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Je me suis fait le m^ême type de réflexion en lisant le magnifique libre "A la recherche des laines précieuses".
En particulier concernant le qiviut, ou duvet de boeuf musqué.
Ces animaux sauvages et impressionnants ne sont pas brossés de leur vivant, mais leur sous-toison douce et fine est prélevée sur les peaux des animaux tués pour alimenter les populations nomades locales, qui vivent de ce mode de vie ancestral.
Le duvet est un revenu nouveau et non négligeable pour ces populations, mais la dérive est prévisible: des techniques de chasse performantes et dirigées par des chasseurs de laine précieuses risquent de décimer les troupeaux et d'affamer les peuples qui en dépendent.
Je n'achèterai donc jamais de qiviut, quel que soit mon désir de papouiller leur douceur. Il y a de quoi faire des laines moins problématiques...
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Le lien vers la coopérative en Mongolie
coopérative en Mongolie
Je me souviens d'un documentaire qui expliquait très bien le problème (Arte, France 5?) Le lien était quelque part sur le forum, mais je ne le retrouve plus
A la place j'ai trouvé
cela
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J'ai retrouvé la discussion, c'était sur Arte, mais je ne retrouve plus le reportage
http://forum.tricofolk.info/forum/viewtopic.php?id=6548
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Baaaaah les filles, allez, ayons du bon sens ! il existe une grosse diversité de moutons européens (voire même locaux) super géniaux en matière de toison, des tas de magnifiques alpagas bien souvent à deux pas de chez nous (enfin, en Belgique nous sommes ultra pourries gâtées), des productrices très locales d'admirables poils de lapinous et ou de mohair ... que du bonheur, quoi ! pas besoin de courir après ces raretés pour être une filandière heureuse.
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10 000 fois d'accord avec toi, Féedautome
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Moi aussi, je suis d'accord.
Mais tout le monde ne file pas aussi il me semble important de savoir ce que je dis quand je parle "laine" avec mes connaissances. Et que les chèvres arrachent tout à cause du fait qu'elles n'ont pas d'incisives sur la mâchoire supérieure, contrairement aux yacks me fait penser qu'il vaut mieux le conseiller plutôt que le mohair et le cachemire.
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Juste une petite rectification
Jo Tricot Nicmax a écrit:
... Et que les chèvres arrachent tout à cause du fait qu'elles n'ont pas d'incisives sur la mâchoire supérieure, contrairement aux yacks...
Non, désolé ; vaches, moutons, chèvres, yacks, sont des ruminants et n'ont pas d'incisive supérieure.
Après, que l'animal coupe l'herbe ou la tire, c'est une question d'habitude de l'espèce (et de conformation de la langue).
Pour le yack je ne sais pas trop ; pour les ruminants d'ici, les meilleurs coupeurs sont les moutons ; chèvres et vaches tire et en général arrachent un peu, ce qui n'est pas très gênant sur sol riche et profond (les plantes y sont bien ancrées par leurs racines) mais peut être catastrophique sur sol maigre en particulier si le rocher n'est pas loin ; alors ça "arrache" tout, au sens propre du terme.
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Je partage le point de vue de Feedautomne et d'Ygaelle: pour ma part, j'ai choisi le local dès le départ, même si mes camarades et ma famille demandent des réalisations très douces (je pensais alors devoir recourir au cachemire ou chamelon). J'obtiens une grande finesse/douceur en filant du macomerinos du Sud de la France (les autres races européennes essayées: je n'ai pas retrouvé l'équivalent en micronage, mais je suis loin d'avoir fait le tour), de l'alpaga, de l'angora. Je tisse parfois des choses assez moches, mais dès qu'on les a autour du cou, on oublie tout
J'arrive à me limiter aux 100kms autour de chez moi que j'ai choisi comme critère (sauf macomerinos).
J'ai choisi le local pcq j'avais déjà fait un long travail de réflexion en nutri pour mes choix alimentaires, m'amenant à privilégier le local dans mes bouquins, au-dessus du bio. Connaissant bien les coulisses des multinationales, j'ai vite découvert que "bio" était un mot valise qui serait rapidement détourné, entre autres par les dites multinationales. Ce qui est désormais le cas, le bio est loin de ses racines (locales, durables, etc.). J'avais trouvé un organigramme des boîtes du bio qu'Unilever & Cie avaient rachetées: tout était noyauté, c'est ainsi qu'ils ont pu déposer une proposition de loi aux States (+-2005?) demandant que les OGMs soient acceptés en bio. Ouf, ce n'est pas (encore) passé. Le prochain couic nous attend, foi d'ex-lobbyiste.
Local: je peux visiter la ferme, je peux regarder l'exploitant droit dans les yeux, c'est drôlement plus parlant que la référence à un label. Du miel chinois ou guatémaltèque: j'y crois pas une seconde, je n'achèterais jamais. J'achète certes du café péruvien bio, mais il provient de l'exploitation de ma petite cousine flamande installée là bas. Et puis, du café de chez nous, hein? Et enfin, local: je peux soutenir l'agriculture paysanne de chez nous. On se perd à vouloir penser trop large, je crois. Penser global, certes, mais agir local, non?
Je sais que je suis hors thème "désertification", mais c'est mon petit point de vue "localitude" et mon choix perso.
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