Cardage, teinture et filage de la laine - Fil RSS
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adme a écrit:
C'est là qu'intervient le lexique ! Existe-t-il ? Faut-il le créer ou le recréer ? mais c'est sûrement pratique de parler le même langage, car effectivement c'est un peu de l'ésotérisme de chaque métier (voyez les confréries et corporations d'hier), n'ourdit-on pas une révolution, ne trame-t-on pas quelques bonnes ou mauvaise affaire comme on file quelquefois un mauvais coton. La Langue est plein d'expressions populaires entrées dans la langue commune.
En Textile bien souvent plusieurs termes pour signifier la même chose selon qu'on est du Nord ou du Sud ou d'Ailleurs. Un chat reste un chat et chacun de savoir ce qu'est un chat.
Adme, tu marques là un 'point d'esprit'
J'observe que les idées se croisent et que nous tournons tous autour de la même opinion : faire grandir la trame de ce forum en enchainant les amitiés
ÉliDeNeige
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le point d'esprit est l'équivalent du point lancé, que je prend au vol, comme le point de chaînette, le point piqué.... efin une multitude de point dont le point à la ligne.
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Les BabaCool, Esther, ce sont ces persnnes, souvent des citadains qui, après la révolution de 1968 ont eu l'espoir d'ne vie nouvelle, retour aux sources, à la campagne pour une vie plus naturelle... Le tissage a eu alors un gros essor et plusieurs ont espéré vivre de cette actvité....
Oui, le vocabulaire est important, mais si on n'en fait pas un obstacle, on commencera à créer, ce qui donnera le goût, et l'apprentissage du vocabulaire apparaîtra alors comme une nécessité et non comme un ennui.
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Ah bon, ici on dit les "grano" ou "granol", en référence aux céréales granola très à la mode en 70...Les '"retours aux sources", je connais bien...Je vois l'image avec les 100 idées(de France...) débutant en 1972...les tissages un peu rustres avec des "motons" comme on disait...
Daniel, tu fais la paire avec Paul pour les mots d'esprit ! Élie, tu n'es pas en reste ma belle amie...
Dernière modification par Esther B (07-01-2008 21:08:24)
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Paul a écrit:
Les BabaCool, Esther, ce sont ces persnnes, souvent des citadains qui, après la révolution de 1968 ont eu l'espoir d'ne vie nouvelle, retour aux sources, à la campagne pour une vie plus naturelle... Le tissage a eu alors un gros essor et plusieurs ont espéré vivre de cette actvité....
Oui, le vocabulaire est important, mais si on n'en fait pas un obstacle, on commencera à créer, ce qui donnera le goût, et l'apprentissage du vocabulaire apparaîtra alors comme une nécessité et non comme un ennui.
Ce que tu écris, Paul, est d'or ! Le vocabulaire c'est un peu comme le solfège pour le musicien débutant, c'est un peu pénible. À l'usage ce peut être bon. Il y a quelques temps pour la première expo sur le chanvre, (à peu près la mêm chose pour le lin) j'avais commencé d'établir un lexique/glossaire, un vocabulaire amusant et tellement riche et divers selon la province d'où il vient. Si cela vous amuse ou peut vous amuser, je tenterai de l'éditer ici, ce peut être une base amusante et historique pour ceux qui aime l'Histoire et les histoires.
Par contre je ne sais comment m'y prendre, car saisir mot par mot comme l'a fait Sandrine, me paraît hyper fastidieux et très long. Si quelqu'un m'apporte une solution, j'essaie de m'y lancer. Sinon je renonce, il y a des termes tissages et de termes «canabassiers».
Je ne fume pas, hormis quelques tabacs, le glossaire en ferait-il un ?
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Merci pour l'or !!!
Oui, saisir mot à mot, c'est un travail de bénecdictin ! il y a l'OCR, selon la façon dont est écrit l'original.
J'ai le glossaire des termes employés... dans le Lyonnais.
Mais je pense qu'il serait aussi simple d'établir la liste de la... vingtaine(?), trentaine (?) de mots qui peuvent nous intéresser, ici ! Personne n'aura besoin d'employer les mots Panaire, Acrocas, Trafusoir, Questin ou Impanissure !
Liste non exhaustive, bien sûr
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Tu peux toujours ouvrir une discussion et y poster ton glossaire Daniel.
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On peut même créer un chapitre "vocabulaire" dans la section issage, pour y regrouper les discussions relatives au vocabulaire du tissage, et les documents relatifs à ce sujet, non ?
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Personne n'aura besoin d'employer les mots Panaire, Acrocas, Trafusoir, Questin ou Impanissure !
Dommage...ils sont vraiment rigolos
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J'attendrai quand même de connaître leur signification. Je ne veux pas risquer d'insulter quelqu'un sans le savoir
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Qu'à cela ne tienne, s'il n'y a que ça pour te faire plaisir.....
Panaire Morceau de peau servant à protéger l'étoffe durant le tissage au niveau du rouleau avant, là ou le ventre du canut peut entrer en contact avec la pièce de tissu.
Accocas Crémaillières en bois de noyer, fixées horizontalement aux flancs des estases du métier lyonnais et auxquelles est suspendu le porte-battant. Permet un réglage en avant ou en arrière de la position du battant.
Trafusoir Instrument pour mettre en ordre une flotte de soie. En haut d'un pilier de bois, une longue cheville de bois dur transversale recoit la flotte. On passe les deux avant-bras dans la flotte et on frappe la flotte des avant-bras tout en la faisant tourner sur le trafusoir, afin de la déméler ou de la mettre en ordre avant de la dévider.
Questin ou caissetin Boîte carrée munie d'un couvercle à charnières et situé contre les deux pieds avant du métier sur les banques. L'un servait à stocker les canettes garnies, et l'autre les quiaux vides. La face avant des questins était amovible par coulissement vertical pour le nettoyage de l'intérieur de ceux-ci.
Impanissure Souillure, tache sur le tissu ou le fil.
C'est vrai que traiter quelqu'un d'impanissure... faut pas... Quoi que... !!!
Tiens, maintenant, au lieu de crier : "va donc, He ! Patate !", je crierai "Va donc, He ! Impanissure !" ou bien : "Ta gue**, espèce d'impanissure !" ou "Impanissure à la manque !"...
"T'as une tête d' Impanissure !"
Ça me fait penser : le juge questionne l'accusé : "Monsieur l'accusé, reconnaisser-vous avoir traité le plaignant d'Impanissure ?" et l'accusé qui répond : "Franchement, Monsieur le juge, NON, je n'ai jamais traité monsieur le plaignant d'Impanissure, mais, plus je le regarde, plus je pense que j'aurais dû le traiter d'Impanissure !"
Sur ce, j'm'en vais jusqu'à ce soir ! NA !
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super PAUL des mots drolements rigolos et qui ne sont pas comme les miens j'aime impanissure je crois que je vais l'utiliser et quiaux c'est les canettes???
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J'y connais rien, je site le glossaire...
Quiaux Tuyau de la canette. En principe le terme canette désigne un quiau ou tuyau rempli de trame. Par extension on a malencontreusement pris l'habitude de nommer canette le tuyau, qu'il soit plein... ou vide.
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Le capitaine Haddock n'a qu'à bien se tenir...voilà de quoi renouveler notre vocabulaire ! Merci Paul . Ce serait dommage que ces mots disparaissent, comme les métiers et les artisans qui vont avec.
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Je ne poste pas très souvent mais j'avoue que j'adore te lire Paul!
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Trop drôle Paul. Ce vocabulaire est particulier, comme du vieux français puisque très rarement utilisé de nos jours et sera, un jour peut-être, considéré comme étant le patois des canuts.
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Paul a écrit:
On peut même créer un chapitre "vocabulaire" dans la section issage, pour y regrouper les discussions relatives au vocabulaire du tissage, et les documents relatifs à ce sujet, non ?
je pense qu'une section «vocabulaire» peut-être utile et amusante, et le détournement qu'en fait Paul (bien joué, bien en bouche, bien en joue, bien enjoué).
J'ajoute ci après comme le suggère Sandrine, ce que j'avais fais il y a quelques temps, un PETIT LEXIQUE à propos du Chanvre, du Lin (en Gras), du Tissage de ces matières (en Médium) Édité par la Maison des Matières & du Design Textile et IMAGINE N° SIRET 408 423 242 00010 - ISSN 1277-4952.
Vous ne verrez pas la différence entre GRAS et MEDIUM, mais je crois que la définition peut remettre les choses à leur place.
de A à C
AFFINAGE : cette opération consiste dans la sélection et amincissement des fibres pendant le peignage (voir PEIGNAGE).
AFFINOIR : (voir PEIGNE à CARDER).
ARMURE : représentation dessinée qui montre le jeu de la chaîne avec la trame. C’est la Mise en Carte, le Patron ou le Bref faite sur un papier quadrillé dit de mise en carte. Cela permet de lire les pris et les laissés de chaînes.
ARRETAGE : se dit de la délimitation précise du dessin lors de la mise en carte.
BAITON : dans l’Yonne (voir BROIE).
équivalent de la quantité de filasse nécessaire à former une poupée à Montbéliard. Il faiut trois riètres ou poignées BARGE :pour confectionner un baiton.
BARGHE ou Beurghe : en Saintonge (voir BROIE).
BASCULE : la bascule du rouleau ou de l’ensouple est un système de frein qui permet de régler la tension de la chaîne. Il en existe de différents types : bascule romaine, à besace, montante...
BASIN : tissu fait de coton, il est de la famille des serges.
BATTANT : pièce en bois dur du métier à tisser. Mobile, suspendu à la traverse porte-battant. La masse ou seuil du battant est la traverse inférieure dans laquelle repose le peigne ou ros. Il permet de tasser les fils de trame les uns après les autres. La vergette en est la partie sur laquelle se déplace la navette. La poignée du battant est la partie amovible qui maintient et chapeaute le peigne, que l’on tient en main pour manœuvrer le battant.
BATTERIE : c’est l’ensemble des bricotteaux (voir BRICOTTEAUX).
BIOEUYESSE : nom donné en Saône et Loire à la botte de tiges de chanvre, constituant une poignée (voir MENNEVEUTE).
BOBINE : c’est un tube de carton ou de bois où l'on bobine le fil de chaîne avant de l'ourdir.
BOUCHON : c’est une irrégularité des matières textiles.
BOUILLONNÉ:se dit d’un tissu dont les fils de chaîne ne sont d’une tension uniforme : c’est un défaut. Dans d’autres cas, cela peut-être un effet souhaité, recherché.
BOUT : synonyme de brin, un fil retors est formé de deux bouts.
BRACQUE : (voir BROIE).
BRAYON ou Braillon : élément mobile de la broie (voir BROIE).
BREF : (voir ARMURE).
BRICOTTEAUX : systèmes de leviers et bascules utiles pour la lève ou la baisse des lames ou cadres.
BRIGOULE : en Franche Comté, c’est une toile tissée avec des fils de chanvre diversement teints.
BRIN : (voir BOUT).
BRIOIR :(voir BROIE).
BROIE : porte également d’autres orthographes ou noms : broye ou broyoir. En Bourgogne, par exemple, dans l’Yonne on peut la nommer barge, brioir ou encore tillotte. Cet outil est composé d’une solive taillée de dents dans le sens longitudinal, c’est la mâchoire inférieure. À l’une de ses extrémités, assemblée par une cheville, la mâchoire supérieure : le brayon ou braillon, est également taillé de dents venant s’encastrer à l’aide d’une poignée, entre les dents de la mâchoire inférieure. Selon les modèles que l’on rencontre aujourd’hui, l’ensemble repose sur deux ou quatre pieds. En Saintonge, tantôt elle porte le nom de beurghe ou tantôt celui de barghe.
BROCHE : c’est l’axe de rotation de la canette dans le navette, de manière générale on nomme ainsi l’ensemble des axes de support de bobine, restaing ou roquet. Se dit également pour la lamelle du peigne à tisser et par extension dénomme la dent du peigne.
BROUCHE : (voir PEIGNE à CARDER).
BROYAGE : opération par laquelle, après séchage au four, on réduit en petits morceaux tout ce qui n’est pas fibre, soit en frappant les tiges au sol à l’aide d’un fléau à la lame de bois dur, cannelée ; soit en frappant les tiges à l’aide d’un maillet cannelé : la maque ou macachoire.
BROYOIR : (voir BROIE).
BROYON : synonyme de Tors.
BUGHÉES : à La Rochette, en Angoumois et Saintonge, on disait bugheades. Ce sont les grandes lessives dans le grand cuvier de terre qui permettent le blanchiment, des toiles.
BURE : tissu fait de laine et a un tissé très lâche, de peu de maintien. C'est un tissu grossier, rustique et assez épais.
CAMELOT : tissu fait de poils de chèvre.
CANABIÈRE : dans le Midi, petite pièce de terre fertile bonne à la culture du chanvre (voir CHÈNEVIÈRE).
en Provence se dit du tisserand de chanvre, mais plus communément utilisé pour dénommer le marchand de toile.
CANETTE : c’est un morceau ou tube de bois, de bambou ou de carton qui sert à enrouler le fil de trame et le supporte. Elle existe de différentes formes : canette à la déroulée, canette à la défilée, ... placée dans la navette. C’est elle qui transporte le fil de trame.
CANETIÈRE : machine servant à enrouler la trame sur les canettes.
CANNE ou BAGUETTE D’ENVERJURE : baguette de bois dur, au nombre de deux, elles permettent de maintenir la croisure ou encroix des fils de chaîne sur toute la largeur du métier, pendant toute la durée du tissage du tissu.
CANTRE : chassis en bois dans lequel on dispose les bobines placées sur des axes. Il comporte des broches afin de permettre le bon dévidage des fils lors de l’ourdissage.
CARABE ou Carèbe : en Provence et la région du Sud-Est (voir CHÈNEVIÈRE).
CARDOUR : en Angoumois, nom sous lequel on désigne le cardeur ou peigneur de chanvre.
CARTE : se dit du dessin du tissu lorsqu’il est reporté sur papier quadrillé de mise en carte afin d’en permettre le lisage (la lecture) lors de la préparation des mécaniques de ratière.
CARTEUX : se dit d’un tissu lorsque tombé du métier, il reste raide et rigide comme du carton
CASSE ou Cassot : en Saintonge, ce sont des mares ou trous creusés pour recueillir l’eau de pluie dans le but de rouir.
CASTAGNETTE : tissu fait d'un mélange de laine, de soie et de fil.
CELESOTTE : (voir PEIGNE à CARDER).
CHAÎNE : Nappe de fils placée horizontalement sur le métier. Elle s'entrouvre, dans un ordre fixé à l'avance (voir ARMURE), pour laisser passer le fil de trame.
CHAÎNETTE : mèche faite des fils de chaîne préparés avant la disposition sur le métier à tisser.
CHANÈVE ou Cheuve : au XIème siècle (voir CHANVRE).
CHANEVIÈRE ou Chenevière : (voir CHÈNEVIÈRE).
CHANVE ou Chenve :au XIème siècle (voir CHANVRE).
CHANVERRIER : c’est celui qui cultive le Chanvre.
CHANVRE : dans le Mâconnais, selon les cantons, la plante s’appelle tour à tour chevœne, tchande ou chenôve. En Angoumois et Saintonge, le chanvre s’appellera cherve ou charve.
CHARVE ou Cherve : en Agoumois et en Saintonge (voir CHANVRE).
CHEMIN : correspond à la largeur du raccord de dessin lorsque l’on est en présence d’un tissu façonné.
CHENESVE ou Chenove : en Bourgogne (voir CHANVRE).
CHÉNEVAUX ou Chenevot : en Charente c’est ainsi que l’on nomme les petites parcelles de terre utilisées comme chènevière.
CHÈNEVIS : c’est le fruit du chanvre, cheneve en vieux français. Graine unique et arrondie, blanchâtre et huileuse enfermée dans une coque noire lisse, ovale avec une loge formée par deux valves qui ne s’ouvrent pas. Il se détache, entier de la plante mère.
CHÈNEVIÈRE : est l’appellation de l’espace de culture, en Saône et Loire, dans le Mâconnais, la chènevière se dénomme la chevenire.
CHÈNEVOTTE : c’est la partie ligneuse de la plante que l’on exploite. Sèche, elle est de couleur blanche douce au toucher mais suffisamment dure pour qu’on puisse l’assimiler à du bois.
CHERREBAUD : (voir CHÈNEVIÈRE).
COIRA : En patois, au Pays de Montbéliard c’est ainsi qu’on nomme la filasse.
COMPTE : cela correspond au nombre de fils au cm que comporte la chaîne ou le nombre de dent au cm que comprte le peigne à tisser.
CONTEXTURE : c’est le rapport nombre de fils (chaîne) et le nombre de duites (trame), c’est aussi la représentation de l’évolution des fils avec les duites et réciproquement.
CORDON : au nombre de deux, ils forment les lisières du tissu. Ce peut être un fil doublé ou fil plus solide, dressé sur les restaings. Ils ont leur propre tension et leur propre système de frein par cordelettes et poids.
COUP : se dit du passage d’une duite, d’une trame, d’un coup de battant.
COURRIR : se dit d’un fil lorsqu’il donne beaucoup d’étoffe, il court d’autant plus qu’il est plus fin.
COURTIL : (voir CHÈNEVIÈRE).
CUPLAT ou Cul plat : appellation triviale et locale d’Auxois du tisserand à bras. Souvent il était assis sur une planche posée en équilibre sur un sac de pommes de terre (Voir aussi TISSERAND, Cuplat, Texier, Toilier....).
CRÉSEAU : est un tissu de laine assez grossier.
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la suite de D à P
DAGNE ou Daigne ou Deigne : autres dénommination du chanvre en Bourgogne (voir CHANVRE).
DAIE : se dit de la quantité de filasse enroulée autour de la main lors du teillege, dans la région de Montbéliard. Trois daies étaient nécessaire une riètre ou poignée. Ttois riètres donnaient un baiton , soit l’équivalent d’une poupée.
DENTELLE : faite à la main, s'exécute à l'aiguille ou au fuseau. Une multitude de points, mais son principe est d’être croisée et tournée. Les plus populaires sont celles en point du Puy, d’Alençon, Venise, Brugges travaillées uniquement à l'aiguille. L'aspect brillant du point de France est dû à l'emploi de la soie. Quant au point de Venise, il peut être plat ou en relief; on le fait le plus souvent avec des brides picotées. La dentelle au point de Venise fut introduite au XVIIe siècle grâce à Colbert. Il en existe en Savoie qui est éxécutée en crin de cheval. La dentelle de Calais est mécanique.
DÉVIDAGE : c’est l’opération qui consiste à enrouler le fil sur les bobines.
DÉVIDOIR ou Tavelle : outil sur lequel on déplie l’écheveau de fil qui servira pour la trame et depuis lequel on fait les canettes.
DOUBLOIR : en Saintonge, rouet pour retordre le fil, ce qui permet d’accélérer le processus.
DRAP : de laine est un tissu épais et moelleux obtenu par la technique du foulage. Cette opération permet aux fibres de se gonfler et de se resserrer pour donner un tissu fort et opaque. Il existait aussi des draps plus légers, non foulés, selon l'utilisation que l'on voulait en faire. Chaque tissu est identifié soit par sa région, soit par sa technique de fabrication, soit par ses couleurs.
DROGUET : est fait de laine de qualité inférieure. Il est plus ou moins épais et légèrement feutré. Le plus souvent c’est un tissu dont la chaîne est en fil de chanvre, tramé laine.
DUITAGE :se rapporte souvent à la contexture d’une étoffe, et la manière de l’exécuter. Dans le lyonnais le duitage correspond à un nombre de coups (coups de battant) au cm ou au pouce (terme de soierie). Se rapporte le plus souvent à la contexture d’un tissu.
DUITE : c’est la longueur de trame déposée par la navette dans la foule (voir COUP).
DUITER : verbe qui désigne l’action de duitage.
ÉBAUCHOIR : peigne à grosses dents (voir PEIGNE à CARDER). On trouve également Regayoir.
ÉCANGAGE : (voir ÉCHANVRAGE).
ÉCANGUE : latte de bois utilisée au cours de l’opération d’échanvrage (voir ÉCHANVRAGE).
ÉCANGUEUR ou Broyeur : c’est l’ouvrier qui manipule la broie. Il dispose les tiges sur la mâchoire inférieure de l’outil. D’un geste brusque il rabat la mâchoire supérieure en écrasant les tiges, les éclatant pour en extraire les fibres. Il sépare la chènevotte de la filasse avant de passer au peignage.
ÉCHANVRAGE : complète le broyage afin d’éliminer en totalité la chènevotte brisée. D’autres appellations : échanvrage, écouchage ou encore espadage. Cette opération consiste à frapper énergiquement avec une latte de bois, échanvroir, écouche ou escourçoir, écangue, espade, une botte de chanvre contre un chevalet.
ÉCHANVROIR : latte de bois utilisée au cours de l’opération d’échanvrage.
ÉCHEVEAU : réalisé à l’aide de l’envidoir-dévidoir. C’est en écheveau de 70 à 90 cm de diamètre que le fil est conservé.
ÉCOUCHE : latte de bois utilisée au cours de l’opération d’échanvrage (voir ÉCHANVRAGE).
ÉCOUCHAGE : (voir ÉCHANVRAGE).
EMBUVAGE : la longueur d’un tissu fini est toujours inférieure à la longueur de la chaîne montée car le croisement des fils avec la trame consomme de la longueur de chaîne. La différence entre ces deux longueurs se nomme l’embuvage et s’exprime souvent en pourcentage.
ENCROIX : système simple de croisements des fils de chaîne lors de l’ourdissage, pour permettre de retrouver la place de chacun des fils lors du montage de la chaîne (voir OURDISSAGE).
ENSOUPLE : rouleau sur lequel la chaîne est dressée et enroulée ou pliée, sur l'arrière. Sur l’avant un autre rouleau : le rouleau d'étoffe où s’enroule le tissu au fur et à mesure du tissage. Souvent on parle aussi de l’ensouple porte étoffe.
ENVERGER : c’est faire croiser les fils avec ses doigts de sorte que les fils soient placés l’un après l’autre sans se chevaucher et ainsi créer l’encroix que l’on disposera sur les chevilles de l’ourdissoir (voir ENCROIX).
ENVERGEURE ou ENVERJURE : petites ficelles lisses et douces permettant de maintenir l’encroix des mèches avant de les disposer et de les dresser sur l’ensouple (voir ENCROIX).
ENVIDOIR-DÉVIDOIR : c’est un outil en bois, fait de quatre bras actionnés par une manivelle et fixés verticalement à un socle. Il permet de réaliser, après le filage, des écheveaux qui ont un diamètre d’environ 70 à 90 cm. À partir de ce même outil on prépare les bobines pour l’ourdissage. En Saintonge on l’appelle trouil.
ESCARLATIN : tissu fait de laine assez forte, de bonne qualité.
ESCOURÇOIR : latte de bois utilisée au cours de l’opération d’échanvrage (voir ÉCHANVRAGE).
ESPADE : latte de bois utilisée au cours de l’opération d’échanvrage (voir ÉCHANVRAGE).
ESPADAGE : (voir ÉCHANVRAGE).
ESQUISSE : dessin ou maquette à la taille de ce que l’on projette de réaliser. C’est à partir de l’esquisse que l’on établira la mise en carte.
ÉTOFFE : il y en a de trois sortes :
• les unies : se sont des tissus composés d’un grain ou armure, sans dessin, dont la chaîne et la trame sont de même couleur,
• les faux-unies : sont des tissus où, selon le grain ou l’armure composée, on jouera avec les couleurs de chaîne et de trame. À distance, ce tissu semble être uni alors qu’il ne l’est pas réellement.
• les façonnées : sont des tissus qui présentent un fond et un dessin répétitif sur le fond selon le chemin. Il y a les étoffes façonnées unies et faux-unies.
ÉTAMINE : tissu de laine, c'est une toile peu serrée, très fine et légère, qui peut aussi être faite en coton. Ce tissu, commun aux XVIIe et XVIIIe siècles, est encore en usage aujourd'hui. Sa particularité : le peigne est piqué à 1 fil par dent, son compte est carré.
ÉTOUPE : déchet du peignage, on en fait un fil grossier qui servira à la fabrication d’étoffes communes pour la confection des sacs, des torchons, des fleuriers (voir FLEURIER). En patois, au Pays de Montbéliard c’est la treutusse.
FARROT : voir Affinoir (voir PEIGNE à CARDER).
FERRANDINE : est faite de soie tramée de laine, de tissage très lâche, une sorte de pou-de-soie, étoffe sans lustre et dont le grain est assez gros.
FASÇURE : partie du tissu se trouvant sur le métier, entre la dernière duite tissée et la poitrinière.
FILAGE : c’est l’opération qui vient juste après le peignage (voir PEIGNAGE). Dès l’origine on file à l’aide de la quenouille et du fuseau.
FILASSE : se trouve entre l’écorce et la chènevotte, c’est un réseau de fibres ligneuses en faisceaux, soudées les unes aux autres par une gomme : la pectine. C’est la partie essentielle de la plante qui nous intéresse. C’était le filassier qui la façonnait. En patois, au Pays de Montbéliard c’est la coira.
FILASSIER : nom de celui qui façonne la fibre, souvent il est négociant de filasse. En Saintonge il porte également le nom de cardour ou peignour.
FILERIE : nom du local où se tient la fileuse.
FILETTE : En patois, au Pays de Montbéliard c’est ainsi qu’on appelle le rouet.
FLEURIER : nom donné aux gros draps qui tapissaient le fond des cuveaux dans lesquels on faisait la lessive pour y mettre les cendres et blanchir le chanvre.
FOULE ou Foulée : c’est l’ouverture de la chaîne en deux nappes distinctes. La foule correspond à l’ouverture, la foulée à l’angle et la hauteur d’ouverture des nappes. C’est dans la foulée de la chaîne que l’on passe la navette.
FRETAN ou Freteau : en Haute-Marne et en Franche Comté c’est le nom donné à celui qui carde et peigne. L’ouvrier fait passer sa poignée de filasse dans le fer à carder, lame plate dont le bord intérieur est taillé en tranchant mousse. Par un mouvement de va-et-vient, il frotte énergiquement contre la lame afin de détacher de l’étoupe la plus grossière et les particules de fibre rompue pour ne conserver les fibres longitudinales agglomérées sous forme de ruban.
FUSEAU : tige de bois d’environ 20 cm, pointue à l’une de ses extrémités, l’autre étant arrondie. La rotation verticale du fuseau est assurée par une sorte de contrepoids, la fusaïole (en bois ou en terre cuite) enfilée sur l’extrémité pointue. Cet outil existe dès le Néolithique, de nombreux témoignages dans les musées.
FUSAÏOLE : en Saintonge c’est un fusia avec son embout métallique, la tie, dont le sillon en spirale conduit le fil (voir FUSEAU).
GAZE : est faite de coton, de laine ou de soie. C'est une étoffe légère et transparente.
HÂLOIR : c’est un abri aéré où l’on installe le chanvre fraîchement cueilli, en paquet, verticalement, pour qu’il sèche, derrière un vitrage bien exposé au soleil ; quelques fois on y faisait un feu pour créer un courant d’air chaud et compléter ainsi la dessiccation des tiges. Dès qu’elle prenait une teinte brun-rougeâtre, on la disait hâlée. On pouvait alors passer à l’opération suivante.
HARNAIS : le harnais est l’ensemble mécanique du métier à tisser. Il est composé des lames (au minimum 2), on ne peut faire dans ce cas que de la toile, mais il peut y en avoir davantage, jusque 32. On utilise alors souvent une mécanique à ratière. Au delà on utilisera une mécanique dite “Jacquard”. Les lames supportent et commandent la levée des lisses. Le mouvement de levée et de baissée des lames se fait grâce à l’impulsion donnée par le tisserand au moyen des pédales ou marches.
LAISSÉ : se dit en tissage lorsque le fil de trame ou duite recouvre le ou les fils de chaîne. La toile correspond à 1 pris et 1 laissé.
LAIZE ou Lé : largeur d’une étoffe tissée.
LAME ou Cadre : tringles de bois ou de métal sur lesquelles on enfile les lisses. Les lames sont en suspension, reliées, selon le métier à tisser, à des poulies, bricotteaux ou marionnettes pour leur levée. Elles sont attachée aux marches soit directement, soit par l’intermédiaire des contre-marches et marchettes, pour la baisse.
LEIGNEUX : se dit en Franche Comté pour désigner les liserons et autres plantes grimpantes autour des tiges de chanvre.
elle est composée d’une maille qui la relie à la lame, et d’un maillon, œillet dans lequel on passe ou on remet un fil de chaîne.
LISIÈRES : sur le bord du lé de tissu, c’est un peu sa colonne vertébrale. Les tissus ont toujours deux lisières.
LONGUEUR : c’est le nom qui désigne la partie des fils de chaîne comprise entre la barre porte-fils et le harnais.
MACACHOIRE : en Saintonge c’est le machoër (voir BROYAGE).
MAILLE : (voir LISSE).
MAILLOCHOUR : en Saintonge le maillochour sert à briser les poignées de chanvre avant broyage (voir BROYAGE).
MAQUE : maillet cannelé (voir BROYAGE).
MAQUAGE ou Macquage : c’est la préparation avant le broyage (voir BROYAGE).
MARCHE : c’est la pédale qui permet d’actionner la lame pour l’ouverture de la foule.
MARCHURE : (voir FOULE) (voir ARMURE).
MASSE ou Moésse : nom donné en Saône et Loire à la botte de tiges de chanvre (voir MENNEVEUTE).
MASSE : pièce du métier, c’est la traverse inférieure ou semelle du battant sur laquelle glisse la navette (voir BATTANT), on lève également MASSE la chaîne lorsque l’on en travaille plusieurs, fréquent avec l’utilisation d’une mécanique (ratière ou jacquard).
MENNEVEUTE : nom sous lequel on désigne les bottes de tiges de chanvre formant une grosse poignée, liées et laissées sur le champ en Haute-Marne. En Saône et Loire les fagots se nomment naisoeures, mouésses, masses ou bioeuyesses.
MÉTIER À TISSER : ensemble de l’appareillage permettant la réalisation d’étoffes. Au métier à bras, le tisseur pousse le battant, tandis qu'au métier mécanique, c'est un arbre moteur qui produit le mouvement. En outre il existe deux types de métier à tisser :
• le métier de haute lice, vertical il sert principalement à tisser les tapis et tapisseries,
• le métier de basse lice, horizontal il permet la fabrication des tissus.
MISE EN CARTE : c’est l’opération qui consiste à redessiner l’esquisse sur papier quadrillé.
MOLLETON : est fait de laine, très mœlleux, il est doux au toucher et chaud. Le molleton de laine ressemble à de la flanelle de laine épaisse. On l’appelle mazamet s'il est fait de laine de délainage. On trouve aussi du molleton de coton.
MONTAGE : se dit de toute l’organisation de la préparation à la mise en route du métier.
MOUILLOIR ou Mouillote : petit pot de terre ou de métal qui contient l’eau nécessaire à humecter les doigts durant l’opération de filage.
MOUSSELINE : est faite de coton. C'est une étoffe souple, légère, transparente et très solide. Il y a aussi des mousselines de laine et de soie. La mousseline de coton est fortement apprêtée afin de donner de la raideur au tissu.
NAISIER : verbe, originaire de la région de Langres, en Haute-Marne pour désigner l’action de rouir. En Pais montbélardois, naisie signifie pourrir, tel l’action de rouir
NAISOEURES :nom donné en Saône et Loire à la botte de tiges de chanvre, constituant une poignée (voir MENNEVEUTE).
NASOUE : dans la Marne, mare artificielle pour rouir (voir ROUISOIR ou Routoir).
NAISOIR : autre appellation du rouissoir en Haute-Marne et en Haute-Saône (voir ROUISOIR ou Routoir).
NAVETTE : elle contient la canette, et permet le dévidement de celle-ci de manière régulière. Elle permet de déposer la trame ou duite dans l’ouverture, le pas ou foule ouvert dans la nappe des fils de chaîne. Elle parcourt la largeur du tissu dans un mouvement d'aller-retour. Il en existe de plusieurs formes, elles portent des noms différents selon la forme ou l’utilisation.
NOUAGE : c’est l’opération qui consite à nouer, un par un, chacun des fils d’une chaîne finie à chacun des fils de la chaîne qui lui succèdera sur le métier.
OURDISSAGE : c’est l’opération qui consiste à rassembler les fils de la chaîne pour un tissu, en nombre et en longueur suffisante, sur un ourdissoir.
OURDISSOIR : il en existe de plusieurs types, mais ici nous ne nous intéresserons qu’à l’ourdissoir mural sorte de râtelier formé d’un cadre et de plots de bois qui permettent de définir la longueur de chaîne à préparer. L’ourdissage est minutieux à faire car ultérieurement, tout au long du tissage on retrouvera la place exacte de chaque fil dans la chaîne en cas de “casse”, au moyens de l’encroix.
PANNE : l’étoffe est faite de soie, comme le velours. C'est un tissu intermédiaire entre le velours et la peluche, il peut être fait aussi en coton et en laine.
PAS : (voir MARCHURE, voir FOULE).
PEIGNAGE : ce travail consiste dans l’affinage ou sérançage, des faisceaux fibreux de filasse pour démêler et affiner les fibres, les assouplir, les débarrasser des fibres courtes ou de moindre qualité, des particules de gomme subsistante. Ces déchets constituent l’Étoupe.
PEIGNE à CARDER : selon les régions, plusieurs noms : affinoir, brouche, celesotte, rot, séran ou sérançoire. Cet outil est propriété du fabricant-vendeur : le peigneron, le rotier ou plus tardivement le peignier. Quant à l’ouvrier dans le Bourbonnais on le dénomme peigneur, ferteur dans l’Aube et le fretan en Haute-Saône, le bougeur dans l’Yonne, pignard dans le Chalonnais. La filasse passe par trois peignes : le peigne à dégrossir, le peigne à affiner pour finir avec le peigne fin. Un grand peigne à grosses dents sert quelques fois en premier lieu : c’est l’ébauchoir. Le plus souvent les dents des peignes en fer, étaient fixés verticalement sur une planche de bois, quelques fois décorés de rosaces, comme le mobilier de l’époque ou les moules à beurre. Très souvent le peigne à affiner et le peigne fin sont sur le même socle, économie de geste, ergonomie, le peigneur bascule sa poignée de filasse et la repasse par les peignes autant de fois qu’il est nécessaire, jusqu’à l’obtention d’une botte de filasse lisse, souple et propre de tout déchet.
PEIGNE À TISSER ou Ros : il permet de maintenir la largeur du tissu, ainsi que le compte de fils de la chaîne. Il comporte un nombre de dents variable selon son numéro, ainsi un peigne de 2 a 2 dents/cm, un peigne de 5 a 5 dents/cm. La dent est l’espace entre deux broches. On peut passer de un à plusieurs fils par espace ou peu.
PEIGNERON : (voir PEIGNE à CARDER).
PEIGNEUR : titre donné à celui qui affine, carde et peigne la fibre (voir PEIGNE à CARDER).
PEIGNIER : (voir PEIGNE à CARDER).
PEIGNOUR : en Saintonge-Angoumois, nom sous lequel on désigne le cardeur ou peigneur de chanvre.
PIÈCE : se dit de la chaîne entière tissée ou non.
PINCHINA : tissu fait de laine non croisée.
PIQUAGE : nom donné à l’opération qui consiste à passer les fils de chaîne dans le peigne ou ros.
POIGNÉE : pièce mobile qui chapeaute le peigne (voir BATTANT).
POUPÉE D’ŒUVRE : c’est ce qu’obtient après cardage et peignage le peigneur : une chevelure de beau chanvre lisse et souple, composée de fils minces et fins. À l’époque, on reconnaît trois qualités de filasse :
• le pied de freu ou petau, composé des débris et déchets, c’est l’étoupe, à peine bon pour le rembourrage des colliers de chevaux, quelques sièges ordinaires, etc...
• le voset, c’est le chanvre grossier recueilli dans les dents des peignes, apte au filage gros et rêche utilisé pour la toile à sacs ou les grosses toiles domestiques.
• l’œuvre, c’est la qualité supérieure, noué en poupée, il est destiné à la fileuse accomplie pour ses quenouillées à filer pour le linge fin : draps, nappages, serviettes, linge de corps et les vêtements de dessus.
POUSSENAIRES : se dit des menneveutes, une fois débarrassées des racines et installées, dressées tête à tête, par tas de 20 à 30 menneveutes. (voir MENNEVEUTE).
PRIS : en tissage se dit lorsque le fil de chaîne recouvre la trame.
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suite et fin de Q à V
QUENOUILLE : bâton de section ronde et d’une longueur d’environ 60 cm, autour duquel on enroule la filasse maintenue en place par un ruban fixé au haut du bâton. La fileuse montait sa quenouille d’une quantité de filasse appelée quenouillée. Au XIXème siècle la quenouille peut mesurer jusqu’à 1,50m, elle repose alors sur un pied.
RATEAU : outil utile au pliage de la chaîne sur l’ensouple car il sert à séparer les portées ou chaînettes de chaîne.
RATIÈRE : mécanique d’armure servant à commander un harnais jusqu’à 32 lames (voir HARNAIS).
RATINE : est faite de laine croisée, c’est à dire une serge 2 pris/2 laissés. Les poils sont tirés et frisés. Ce lainage ne doit pas être confondu avec la ratine de coton que l'on connaît aujourd'hui. Elle est de la famille des serges.
REDUCTION : se dit du nombre de duite d’un tissu au centimètre.
REGAYURES : ce sont les restes et déchets de filasse après l’utilisation de l’Ébauchoir.
REMETTAGE ou Rentrage ou Enfilage ou Passage en lisse : c’est le nom donné à l’opération qui consiste à enfiler les fils de chaîne dans chacune des lisses du harnais, en prenant soin de ne passer qu’un seul fil par lisse. Dans d’autres régions on nommera cette opération la remisse.
REMETTRE ou Rentrer ou Enfiler ou Passer : c’est l’action de faire le remettage ou rentrage.
RESTAING ou Rostein : bobines de différentes tailles, à la particularité d’avoir de grosses joues avec gorge pour y installer un système de freinage autonome. C’est sur les restaings que l’on dresse indépendamment les lisières qui maintiennent la largeur de la pièce en cours de tissage, qui empèchent aux trames de tirer (retrait).
RETRAIT : c’est la différence qui existe entre la largeur de la chaîne et la largeur du tissu fini, on l’exprime en pourcentage (voir EMBUVAGE).
RIBE : vient de l’allemand reiben qui signifie écraser. Équipement collectif tel le four banal, c’est une meule verticale écrasant les tiges de chanvre afin d’écarter la chènevotte de la fibre. Procédé mécanique (exemplaire présenté au Musée de Champlitte)
RIÈTRE : pendant l’opération de teillage, c’est une poignée de filasse non encore affinée. La riètre est constituée de 3 daies à Montbéliard
RIVE : se dit des bords lattéraux de la chaîne tendue. On parle également de rive d’étoffe.
ROISE : dans la Marne (voir ROUISSOIR).
ROS ou Rot : synonyme de peigne (voir PEIGNE à TISSER).
ROT : (voir PEIGNE à CARDER).
ROTIER : (voir PEIGNE à CARDER).
ROUET : il arrive au Moyen Âge des Indes. Au XVIIème siècle on y adjoint une pédale qui entraîne la roue ce qui permet d’accélérer le filage.
ROUISSOIR ou Routoir : c’est le lieu, bassins, ruisseau ou mare où l’on installe le chanvre récolté à rouir. En Saône et Loire, c’est le naisoeu, le néjou, le né.
ROUIR : l’action du rouissage, en Saône et Loire c’est naési, nasi ou encore naisie comme au Pays de Montbéliard
ROUISSAGE : sert à éliminer la pectine qui agglomère les fibres, pour cela on immerge les tiges dans des eaux claires et douces.
ROULEAU : autre dénomination des ensouples, le rouleau sur lequel on plie la chaîne à l’arrière du métier et le rouleau autour duquel s’enroule le tissu au fur et à mesure du tissage, sur l’avant du métier.
RUTOIR ou Nasoue : en Franche Comté c’est un bien indivis, dans une même famille. Il s’agit le plus souvent d’une fosse carrée d’un mètre de profondeur et de 2 à 3m de côté, aux parois en pierres sèches, alimentée par une source vive. C’est là que l’on met le chanvre à rouir (voir ROUISSOIR).
RYTHME : en tissage cela correspond à l’énonciation des pris et des laissés successifs de chaque duite. On parle du rythme d’une armure.
SATIN : c’est une des 3 armures fondamentales. Si l’aspect du tissu est plat, uni et brillant, nous avons affaire à un satin. S’il est bien établi, il offre l’avantage de dissimuler parfaitement les points de liage. La dissimulation est d’autant plus parfaite que les liages sont espacés et que la contexture est plus dense. Comme pour le sergé on peut dire qu’il y a des satins effet trame et des satins effet chaîne, selon que les flottés sont ou en trame ou en chaîne.
Le nom du satin définit son raccord, le décochement varie suivant la grandeur du raccord :
Exemple :
• satin de 4 ou satin de 6 (satins spécifiques),
• satin de 5 (raccord 5 fils / 5 duites), satin de 7 (raccord 7 fils
/ duites), satin de 8, satin de 9, etc ...
• satin de 5 (raccord 5 fils / 5 duites)
Il est important de retenir qu’à aucun moment le décochement est de un, car immanquablement on obtient, alors, un sergé. De fait le raccord minimum du satin ne peut-être inférieur à cinq en chaîne et en trame.
Le satin de quatre n’est pas un satin proprement dit, néanmoins il porte le nom de Satin Turc. Il est composé de deux points sergé à décochement de un. Il ne permet pas vraiment de dissimuler totalement les points de liage quelqu’en soit le contexture. Il n’a du satin que le nom car en vérité c’est un sergé brisé.
Tous les satins sont construits sur le même principe. Pour cela il faut et il suffit d’en trouver les différents décochements. Pour cela on divise le chiffre raccord du satin en autant de groupes de chiffres complémentaires. On prend soin de supprimer :
• le chiffre 1 et son complémentaire qui de toute évidence donne un sergé,
• les chiffres qui entre eux ont un dénominateur commun avec le raccord du satin, c’est à dire non premier avec lui.
• d’où l’on déduit que tout les autres chiffres sont autant de possibilités de décochement.
• Pour plus d’efficacité on aura soin de choisir les décochements les plus proches du tiers du raccord du satin.
Construction d’un satin :
• ainsi dans le cas du Satin de 5, nous sommes informés que ce satin a une armure de 5 fils et de 5 duites,
5 = 1+4 ou l’inverse (attention décochement sergé)
5 = 2+3 >>> ( 5/3 = 1,66667 proche de 2)
Pour un satin de 8 nous avons :8 = 1+7 ou l’inverse (attention décochement sergé) - mauvais,
8 = 2+6 , ces chiffre ont comme dénominateur commun 2 - mauvais,
8 = 3+5 >>> ( 8/3 = 2,66667 proche de 3) - bon,
8 = 4+4 , ces chiffre ont comme dénominateur commun 2 - mauvais.
Dans les deux cas que nous venons de voir, on n’hésite pas à supprimer le décochement 1 et son complémentaire puisqu’ils donnent des sergés, ce qui n’est pas vraiment recherché ici.
Par contre les décochements de 2 et de 3 pour le satin de 5, et les décochements de 3 et de 5 pour le satin de 8, présentent le fait d’être dans le rapport le plus proche du tiers du raccord d’armure. Ils sont bons, les points de liage seront correctement répartis et disposés.
Si un chiffre de décochement est bon, son complémentaire l’est également.
Pour en revenir au satin de 4 ou satin Turc : 4 = 1+3 (sergé), 4 = 2+2 (même dénominateur commun), cela tend à accréditer la thèse que nous n’avons pas là affaire à un satin.
Néanmoins en l’utilisant comme un sergé décalé il présente un aspect satiné, légèrement réfléchissant et bien plus solide que les autres satins. On l’emploiera volontiers comme liage de tissus façonnés.
Le satin de 6, aussi pose problème, Il ne peut être construit régulièrement. En effet ses nombres sont :
1 - 5 > mauvais,
2 - 4 diviseur commun > mauvais,
3 - 3 diviseur commun > mauvais.
Il est classé parmi les satins irréguliers. Comme leur nom l’indique, ils ne suivent pas un décochement régulier sur toute la surface. Le satin de 6 ou à la reine, présente une surface satinée légèrement granitée. Il y a deux manières pour le construire. Parmi les satins irréguliers, on trouve tous ceux dans lesquels on a voulu briser l’effet de diagonale produit, soit par une concordance remettage et la même concordance entre le piquage et le décochement, soit par une concordance entre remettage et piquage. Également tous ceux où l’on souhaite produire un effet particulier. Dans tous les cas il n’y a pas de règles précises pour le pointage des liages, la seule chose à retenir est qu’il suffit de ne jamais prendre un décochement de 1.
SATIN : c’est également le nom d’un tissu uniquement en soie à l'origine, il peut être en laine ou en coton. Un des côtés du tissu est fortement lustré et brillant tandis que l'autre est mat, selon qu’il est en effet trame ou effet chaîne.
SÉRAN : (voir PEIGNE à CARDER). En patois, au Pays de Montbéliard cet outil sera également dénommé celie ou s’lie.
SÉRANÇAGE : (voir PEIGNAGE).
SÉRANÇOIRE : (voir PEIGNE à CARDER).
SERGÉ : c’est l’une des armures fondamentales. Le sergé est caractérisé par des côtes obliques et dont le rythme est de 1 pris pour X laissés (X = 2 ou 3 ou 4 ou plus). Les laissés se succèdent en se décalant toujours d’un fil de chaîne. Cela s’appelle le décochement. Il est de un en chaîne et en trame. Le raccord est carré c’est à dire que le nombre de duite est égale au nombre de fils, et le nombre de lames est toujours égal au nombre de fils contenus dans l’armure. Le sergé se désigne par un nombre de fils au raccord, ainsi pour un sergé de 4 on a, 1 pris pour 3 laissés. Le plus petit sergé est de trois. Selon qu’il est effet chaîne ou effet trame, on peut l’écrire de la façon suivante :
• sergé 2/1, signifie qu’il y a 2 pris pour 1 laissé, autrement dit : le fil de chaîne flotte sur 2 duites pour être pris par la troisième duite.
• sergé 1/2, signifie qu’il y a 1 pris deux laissés, c’est à dire que la duite flotte sur 2 fils et qu’il est pris sous le troisième fil.
• le sergé est utilisé pour des tissus légers dont on désire faire valoir soit le matière de la chaîne soit de la trame selon que l’on utilise un sergé effet chaîne ou effet trame, tout en conservant un tissu relativement serré.
C’est un tissu plus épais que la toile, présentant un aspect légèrement côtelé. Selon les matières ou les contextures utilisées, il y a beaucoup de sergés aux différentes appellations. On peut dire que l’effet d’un sergé est plus ou moins accentué car l’inclinaison de la pente des côtes varie suivant la contexture. Plus le compte chaîne est grand, plus verticale est la côte, et plus plate si le nombre de duites est supérieur au nombre de fils à l’unité de mesure. On obtient une côte à 45° à la condition d’avoir une contexture carrée.
Un sergé croisure à droite signifie que la côte prend le sens montant à droite, à l’inverse un sergé croisure à gauche monte vers la gauche.
SERGE (la) : est faite en chanvre (la toile de Nîme ou Denim), en coton, en soie, en laine ou en fibres mélangées. On la reconnaît à ses sillons obliques séparés par un fil. C'est une étoffe serrée et dense, d'un toucher plutôt sec. Il y en avait différentes sortes : la serge d'Aumale, la serge de Londres, etc. De nos jours, on trouve ce tissu sous le nom de sergé.
TAFFETAS : tissu fait de soie fine. Il est doux au toucher des deux côtés et généralement brillant sur l'endroit. Il peut être imprimé, uni ou tissé de manière à offrir des reflets changeants à la lumière.
TAVELLE : support en bois ou en métal, qui peut s’ouvrir en parapluie, utile pour dévider les écheveaux ou flottes.
TCHANDE : autre dénommination du chanvre en Bourgogne (voir CHANVRE).
TEILLAGE ou Tillage : il est, primitivement, fait totalement à la main et par les femmes. Après le rouissage, on retire l’écorce en prenant soin de ne pas endommager la chènevotte, on tire les fibres d’une longueur d’environ 80 centimètres. En pays du Mâconnais on dit plutôt bioeuyer, biayer ou tiller.
TEMPLET ou Tempiat : outil destiné à maintenir la largeur de l’étoffe tissée, sorte de compas garni de griffes à ses extrémités, qui entrent dans le tissu. Composé de deux pièces coulissantes l’une dans l’autre, se règle à la largeur désirée grâce à un taquet que l’on bloque lorsque le tissu est tendu.
TENUE : se dit lorsque deux fils de chaîne se retiennent par un brin, un poil ou toute autre chose. Si cela se produit lors du passage des baguettes d’enverjure, du passage en lisse ou du passage en peigne, les fils risquent de casser.
TEXIER ou Tixier : (Voir aussi TISSERAND, Cuplat, Cul plat, Texier, Toilier....) tisserand à bras.
TILLOTE : (voir BROIE).
TIRETAINE : est faite de laine pure ou mélangée de fils, grossièrement tissée.
TISSIER : (Voir aussi TISSERAND, Cuplat, Texier, Toilier....) tisserand à bras.
TISSERAND : c’est l’artisan dont la profession est de fabriquer de la toile sur son métier avec une navette. On le nomme également toilier, telier, tissier, tixier ou comme ici cuplat. En usine ou en Manufacture, c’est l’ouvrier qui travaille avec la navette. Il fait sur le métier à tisser toile, draps, ratines ou serges et tous autres tissus de laine, lin, chanvre, qui ne reçoivent aucun apprêt avant de passer au foulon.
TISSU : se dit globalement de toutes les étoffes, rubans, soieries, etc ... faites par entrelacement de fils sur un métier à tisser avec une navette. On peut en fabriquer à partir de toutes sortes de matières que l’on peut filer, matières d’origine végétale comme le chanvre, le lin, le coton, etc ..., d’origine animale comme la laine, la soie, etc ..., d’origine minérale comme l’or, l’argent, etc..., d’origine artificielle comme la viscose ou d’origine synthétique comme le nylon, le polyester, etc... Ce peut-être aussi certaines bandes faites de fils de chanvre que fabriquent seulement les cordiers et qui servent aux bourreliers pour confectionner les sangles...
TOILE : C’est vraisemblablement l’armure la plus ancienne. C’est la plus simple, la plus solide et certainement la plus utilisée de par le monde. On la désigne également sous le nom d’uni, puisque contrairement aux autres armures, une fois tombée de métier, le tissu présente un aspect uniforme.
Lorsque l’on divise la chaîne en deux nappes (voir encroix), l’une composée des fils impairs, l’autre des fils pairs, qu’alternativement on lève puis on baisse en introduisant successivement une nouvelle duite dans chacun des pas ou foule ouverts, on obtient la Toile. On remarque que les duites impaires sont couvertes par les fils impairs et inversement, les duites paires le sont par les fils pairs. On dit alors que les fils se croisent par moitié. De fait, on remet les fils impairs sur les lames impaires et les fils paires sur les lames paire : on obtient la toile. Ainsi un remettage suivi sur deux lames est suffisant pour faire une toile. Cela est possible jusqu’à une densité de 24 fils/cm, si l’on dépasse cette densité, on aura soin d’augmenter le nombre de lames de sorte à toujours avoir un multiple de deux.
Les tissus à base de l’armure Toile sont nombreux. Ils portent des noms différents. Ils ont aussi des aspects variés selon les matières et les contextures employées.
Parmi les plus connus :
• la toile, proprement dite, chaîne et trame en lin ou en chanvre et dont la contexture varie selon la qualité. La batiste et le linon sont de très fines toiles autrefois utilisées pour la confection de la lingerie. Plus grosse et plus forte c’est le drap.
• le calicot, toile de coton fin en chaîne et en trame. Si cette toile devient plus grosse et plus forte c’est la cretonne, très utilisée pour l’impression avec une contexture d’au moins 30 fils/cm.
• l’étamine, en lin, en coton ou en laine, elle fait périodiquement sa réapparition dans la mode. Sa particularité consiste au fait que l’on pique le peigne à un fil par broche. Cela permet d’obtenir un tissu léger et ajouré régulièrement, en prenant soin d’avoir un duitage équivalent à la contexture.
• la flanelle, toile de laine peignée, en cardée elle sera de moins belle qualité. Après tissage, elle est grattée pour d’obtenir plus de moelleux et de chaleur. On en fabrique également en coton.
• la taupeline, le molleton, la toile d’emballage peu contexturée et généralement en jute, la toile de laine et soie, le taffetas uniquement en soie est fortement contexturé, l’imprimé chaîne, le crêpe, la faille, la moire obtenue par l’écrasement du grain de la faille suivant des dessins variés.
• le côtelé ou épinglé, s’obtient par un tramage alterné de grosse duite et de duite fine, qui suivant les rythmes choisis donneront des côtelés d’aspect différent, etc ...
TOILE : c’est également le nom d’un tissu, au terme vague qui désigne un tissu tissé selon la plus simple des armures 1 pris/1laissé, et fait de coton, de chanvre, de lin ou de laine.
TOILE DU PAYS : est un tissu typique de la Nouvelle-France (CANADA), entièrement fait en lin semé, récolté, filé et tissé au Canada. Ce tissu s'assouplit après plusieurs lavages et devient ainsi confortable. On l'utilise pour l'habillement, le linge de maison ou tout autre utilisation jugée opportune. Les premières mentions de cette toile apparaissent dans les manuels d'histoire traitant de la fin du XVIIe, début du XVIIIe siècle .
TOILIER : (Voir aussi TISSERAND, Cuplat, Texier, Toilier....) tisserand à bras.
TORDRE : c’est la manière dont ajoute un pièce de même contexture à la suite d’une autre.
TORS ou Toron: c’est le raccord de deux brins, de deux fils par tordage.
TRAMAGE : c’est l’opération de tissage proprement dit, c’est la désignation du ou des filés utilisés pour la composition - fabrication d’une étoffe.
TRAME : nom que prend le filé lorsqu’il sert à duiter. La trame s’entrecroise avec la chaîne. Souvent elle est moins retordue que le filé de chaîne, la trame peut-être moins résistante. Il n’est pas juste de dire qu’un tissu est usé jusqu’à la trame, car la chaîne demeure.
TRAMER : verbe désignant l’action de tramage (voir TRAMAGE).
TREUTUSSE : (voir ÉTOUPE).
TROUIL : autre nom donné au dévidoir en Charente-Poitou (voir ENVIDOIR-DÉVIDOIR).
VAUTOIR : autre nom donné au rateau (voir RATEAU).
VERGE : (voir CANNE D’ENVERJURE).
VERGUIER :ce sont les traverses inférieures ou supérieures des lames ou cadres (voir LAME ou Cadre).
VERGET : Tringlettes en fer plat, correspondant aux verguiers, inférieures ou supérieures, le long desquelles les mailles des lisses coulissent(voir LISSE, voir LAME ou Cadre).
Tout cela peut-être complété, modifié, etc....
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Merci Daniel ! Maintentant reste plus qu'à imprimer tout ça pour l'avoir sous la main au besoin...
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