Cardage, teinture et filage de la laine - Fil RSS
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Une copine a récupéré le vieux métier de sa mère. Il y avait encore la chaîne de coton qu'elle avait montée il y a tellement longtemps que personne ne s’en souvient, sur l'ensouple. Je me suis rendu chez elle pour l'aider à passer les fils en lames et dans le ros. Puis après avoir tissé son premier linge à vaisselle, dont elle est très fière, elle a décidé de tout enlever et de recommencer avec une nouvelle chaîne, car il a été plutôt difficile à réaliser, les fils étaient, disons-le assez emmêlés. Voilà qu'elle s'apprête à le re- monter et elle m'a demandé une fois de plus, de l'aide pour le faire.
Pour ma part, pour monter la chaîne sur l'ensouple, je mesure d'abord un fil qui me sert de mesure étalon. Puis par la suite, je prépare les autres fils que j'enroule en même temps que la mesure étalon en comptant le nombre de tours. Je compte ensuite le même nombre de tours pour les autres "crampes". Il arrive qu'il y ait un peu de jeu mais, je ne m'en fais pas pour ça.
Voilà, je sais qu'il y a plusieurs façons d'ourdir et de monter la chaîne sur le métier. La façon que je viens de décrire était la plus courante ici. Mais dans les ouvrages de référence cette étape se fait souvent hors du métier, sur un cadre à chevilles. D’ailleurs, Paul le fait de cette façon dans ses topos.
J’aimerais donc enseigner une bonne manière de le faire. Que me proposez-vous comme méthode?
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J'ai aussi appris à ourdir sur un ourdissoir, comme je n'ai appris que ça je ne peux pas comparer les méthodes.
Mon métier était aussi bricolé pour un ourdissage séquentiel, j'ai enlevé tous les picots pour utiliser la méthode que j'ai apprise.
Sophie
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ben moi aussi j'utilise un ourdissoir!
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Catherine, ton ourdissoir, est-ce un cadre avec chevilles comme dans le topo de Paul ou est-ce un ourdissoir horizontal?
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Au début, j'ourdissais "séquentiellement", comme je le montre mon site (un peu vieillot !)
C'est une méthode facile, mais il faut préparer les bobines, et j'avais du mal. Surtout que mes bobines, que j'avais bricolées se cassaient !
Et puis aussi, je n'ai jamais bien su comment obtenir l'encroix avec cette méthode, et l'encroix rend bien service au moment du rentrage en lisses...
Et puis j'ai essayé l'ourdissoir, et j'ai trouvé cette méthode plus simple, en fait. Pas plus rapide, peut-être, mais assez simple. (voir mon blog)
Je pense qu'il n'y a pas de bonne et de mauvaise méthode. Tout dépend de chacun, et du matériel dont on dispose. Cantre et bobines ? Ourdissoir ? ...
Tu as vu que j'ai aménagé l'arrière de mon métier pour en faire un ourdissoir démontable...
On peut en bricoler un facilement. Si tu as besoin, je peux montrer des plans.
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D'après ce que j'ai vu dans les livres, on ne peut pas faire d'encroix avec un ourdissage séquentiel, d'où les critiques de la prof quand j'ai fait mon stage. Douces critiques je précise. Elle a vraiment insisté sur l'encroix, répété et répété que c'est très important pour garder l'ordre des fils de la chaîne.
Sophie
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Oui, je pense que l'encroix est utile. Cela dit, non, on peut créer l'encroix avec l'ourdissage sectionnel, en utilisant un peigne d'encroix entre le cantre et l'ensouple mais c'est moins simple.
Il me semble que dans l'industrie, on n'utilise que l'ourdissage sectionnel...
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J'ourdis en sectionnel sur une ensouple montée sur pied qui s'adapte vers le métier ensuite,* J'ai un bobinoire électrique (moteur d'un presse purée).
* Une planche avec des clous longs qui dépassent. Deux pieds règlent la position verticale penchée pour ourdir. Je remplis les bobine un peu au pif d'ailleurs.
* Les bobines sont enfilées sur les clous. J'en mets 16 maxi.
* Je tire tous les fils à la main avec un guide fils (un peigne ouvert).
* J'enroule en calculant la longueur de chaîne sur l'ensouple d'un mètre de circonférence quand je tourne la petite manivelle.
* Après l'enroulement du métrage désiré, je libère le peigne.
* Un morceau de laine de couleur me fait l'encroix : je prends les 8 fils des bobines du haut et les lie avec un bout de laine de couleur, reste alors les 8 fils des bobines du bas à réunir avec une laine d'une autre couleur.
* Je fixe sur l'ensouple avec du scotch les fils (méthode Ryall).C'est souvent du coton fin.
Et ainsi de suite. Ainsi, pour monter la chaîne bien tendue sur l'ensouple, je n'ai besoin de personne.
J'ai essayé avec l'ourdissoir, pour gagner du temps, en ne prenant que 100 fils. Une fois la chaîne détachée, la cata.
* Dans quel ordre attacher les fils, puisqu'ils étaient les uns sur les autres ?
* Une fois liés à l'ensouple, ne pas s'emmêler pour les rentrages. Les fils pendaient sans tension et se sont mélangés au-dessus des cadres.
J'ai mis deux fois plus de temps. J'ai pas encore le coup. Il faudrait une vidéo de Paul pour que je comprenne vraiment tout. Or, sur sa vidéo, on voit bien l'ourdissage. Mais pour le démontage, on voit les fils sur l'ensouple, positionnés sur le rateau et Paul qui le commence. Et lui ne s'emmêle pas les... pinceaux.
* La longueur des fils nécessite-t-elle une personne pour les tirer après rentrage afin de les enrouler en tension sur l'ensouple arrière ?
* Comment Paul a-t-il enroulé toute la longueur ?
Car c'est au rentrage et à l'enroulage que je fais des bétises. C'est pas régulier. A moins qu'il y ait un truc.
Dernière modification par zybe (22-01-2008 07:25:34)
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Je ne pense pas qu'il y ait "Un truc", Zybe. Je n'ai jamais eu de problème, et je fais le "pliage" (action de mettre la chaîne sur le métier), seul.
J'ai peut-être été rapide sur ma vidéo, mais tout y est !
La chaîne fait un écheveau avec donc à chaque extrémité un endroit où le fil retourne sur lui-même. (normal), et 2 endroits où les fils passent alternativement sur/sous les plots d'encroix de l'ourdissoir. Tout est solidement attaché avec un fil de couleur contrastante. (Gris ou rouge, ici, sur cette photo d'une fausse chaîne, faite exprès pour la photo !)
Je passe une baguette de bois (grosse) dans la boucle d'extrémité, (endroit du plot supérieur) et 2 baguettes plus fines dans les X d'encroix. (endroits des 2 autres plots)
La grosse baguette de bois sera solidaire de l'ensouple, les 2 autres sont reliées entre elles et au corp du métier.
La chaîne étant attachée solidement, il ne peut rien lui arriver de mauvais !
A ce moment-là, je dénoue les cordelettes qui attachaient la chaîne à l'endroit de l'encroix, et j'étale la chaîne, à la main, suivant la largeur qu'elle devra avoir. (à peu près !)
Les fils ne peuvent pas se mélanger.
J'enroule lentement la chaîne sur l'ensouple, en surveillant que tout se passe bien autour des baguettes d'encroix car la totalité de la chaîne va coulisser autour de ces baguettes. C'est vrai que ce serait bien que quelqu'un tire sur la chaîne, mais bon. Ça marche.
Au fur et à mesure, je dénoue les cordelettes qui attachaient la chaîne sur sa longueur.
Et ainsi de suite jusqu'au bout de cette chaîne.
(J'ai pris la précaution d'enrouler en même temps un rouleau de papier à tapisserie (épais)entre chaîne et ensouple. Il sépare les couches de chaîne sur l'ensouple, ce qui régularise la tension).
Lorsque se rapproche la deuxième extrémité de l'écheveau-chaîne, je coupe cette chaîne à l'endroit du "retour". Les fils sont donc maintenent indépendants.
Mon métier porte une traverse de bois entre ensouple et cadres, à hauteur de la chaîne, et j'y pince la chaîne à l'aide d'une planchette et de vis-papillon.
C'est prêt pour le rentrage.
A propos de tension, la chaîne n'est pas alors véritablement tenduuuue. Elle ne peut pas l'être réellement, puisqu'une extrémité en est libre. Par contre les fils sont au même état de "tension" les uns par rapport aux autres.
En se mettant du côté avant du métier, on a devant soi l'ensemble des fils de chaîne qui passent alternativement sur/sous les baguettes d'encroix, ce qui permet de les prendre dans l'ordre pour les rentrer l'un après l'autre.
Je sors alors un petit paquet de fils de la "pince", et c'est parti. Cette "pince" évite des ennuis lors, par exemple, de passage intempestif de corps félins sur le chantier !!!
La place précise de la chaîne sera fixée quand sera fini le piquage en peigne.
Si vraiment la chaîne devait ne pas être bien en place, après l'avoir fixée à l'ensouple porte tissu, il m'est arrivé de la faire passer entièrement sur cette ensouple avant, puis retour en arrière. Comme elle passe dans le peigne, elle est alors alignée pile-poil.
Je suis désolé : je n'ai pas de photo, mais j'y pense pour le prochain ourdissage.
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Merci TRES BONNE EXPLICATION.
Je vois mes erreurs :
I - la première : je n'attachais pas les sections paires et impaires comme toi. A l'entrecroisement je ne les liais pas donc je ne distinguais plus qu'une masse de fils séparés par deux bouts de laine de couleurs différentes mais la jonction ne se voyait plus et pour cause. Je n'ai pas d'excuse car sur ta vidéo c'est très très clair.
II - Ma deuxième : je passais la baguette APRES l'enlevage de la chaîne de l'ourdissoir, en soulevant les deux sections de fils de couleur différentes pour trouver la jonction. (sans commentaire).
III - Je COUPAIS la chaîne en haut du plot pour la démonter de l'ourdissoir pour faire la tresse chaînée. (là aussi sans commentaire).
IV - Pour le montage, c'était la cata donc. Je déroulais toute la chaîne, prenais une extrémité, la nouais au portillon et là interrogation comment l'enrouler.
Je sais, je sais, c'était du bidouillage, pas comme les pros mais mon montage sectionnel est aussi système D et marche très bien.
Je vais donc regarder bien tout cela pour repérer QUAND tu l'as coupes cette chaîne qui s'embrouille et m'embête dans sa longueur, une fois ouverte et qui ne peut pas être nouée sur le portillon si je ne la coupe pas au démontage. Sur la vidéo elle a une longueur et on peut bien suivre les étapes. Cela doit pouvoir se faire que je comprenne enfin.
Merci de ta patience Paul.
Plus nunuche que moi, tu meurs.
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Plus nunuche que moi, tu meurs.
Ne dis pas ça, moi je n'aurais jamais osé me lancer sans avoir fait un stage avant.
Sophie
Dernière modification par Sophie (22-01-2008 13:17:25)
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Je n'avais pas le choix, Sophie, faute de moyens pour le payer (de locomotion, financiers et disponibilité). Et les livres étaient rares il y a plus de 30 ans (j'ai commencé jeune je précise ) et dans notre département les communes rurales étaient mal desservies. Aussi, si tisser est ce que vous voulez faire et que pouvez vous libérer 3-4 jours pour suivre un stage avec un pro, n'hésitez pas. Ce doit être un bonheur d'être guidé dans nos premiers pas, d'apprendre et d'échanger.
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Si je peux apporter mon grain de sel, trois méthode d'ourdissage :
-1 ourdissage sur l'ourdissoire mural c'est de loin le plus ancien, peut-être le plus simple et le plus rapide à mettre en œuvre. C'est celui que j'utilise prioritairement, pour des chaînes de 5 à 20m de long. L'encroix se fait avec les doigts (1dessus, 1dessous). On peut ourdir à plusieurs fils si on a pris soin d'avoir une grille ou raquette.
-2 ourdissage au moulin à ourdir, demande un matériel un peu plus sophistiqué, un cantre pour les bobines, une roue verticale, «le moulin» sur lequel on dévide les bobines, une grille à fils qui monte et descend le long du moulin, au travers de laquelle passe les fils selon l'ordre prédéfini. On pose de l'encroix lorsque la grille est en haut en prenant soin de croiser les fils (1dessus, 1dessous, ou pair/impair si vous préférez). On fait des mêches de fils comme précédemment que l'on disposera sur un vautoir ou peigne ratelier avant de les plier sur l'ensouple arrière ou porte fils.
3- l'ourdissage sectionnel, en effet celui le plus courament utilisé dans l'industrie où l'on monte des chaînes allant jusqu'à 1000m. Pour cela l'ensouple est placée sur une sorte d'établi (pied supportant l'ensouple). Les fils sont dévidés depuis les bobines placées sur un cantre. Chacun des fils passent dans les dents d'un peigne envergeur (exécute la même tâche que la grille ou la raquette) ainsi fait-on l'encoix avant de couper la longueur. Après l'ourdissage total de la chaîne, on porte l'ensouple à sa place sur le métier. Il ne reste plus qu'a faire le remettage (rentrage, enfilage passage en lisse ; puis le piquage du peigne ou ros).
Pour ma part, faisant d'échantilonnages, je prépare des chaînes courtes (entre 5 et 10m), lorsque je monte une pièce de tissu, rarement plus de 25m, j'utilise l'oudissoire mural ou ratelier (1), ce qui m'évite d'avoir à préparer les bobines et risquer de multiplier les nœuds. Par contre contrairement à beaucoup de mes confrères tisserands, je monte mes métiers par l'avant, c'est à dire qu'après avoir disposé les mêches dans leur ordre d'ourdissage sur la poitrinière (traverse avant du métier), je commence par reposer l'encroix au moyen de deux cordelettes solidement attacher de part et d'autre du métier, toujours dans l'ordre d'ourdissage, puis j'entame le piquage du peigne. Puis vient ensuite le remettage, qui selon le compte du peigne est couplé avec le piquage. Cela fait, j'attache les fils à la barre d'attachage de l'ensouple arrière (ou porte fils) toujours dans l'ordre d'ourdissage (et de lattage s'il y en a un). Ainsi les fils restent à plat, toujours dans l'ordre. Ensuite j'ouvre la foule toile (ouverture de la chaîne en deux nappes, pair/impair), je laisse mes cordelettes d'encroix qui font embarrage et léger frein des fils lors du pliage sur l'ensouple. Je tends mes mêches en démêlant les fils, comme si je jouais de la harpe, les dépose au sol que j'aurai pris soin de nettoyer au préalable de manière à ce qu'il n'y ait ni fibres ni autres déchets qui s'y agripent, puis je tourne mon ensouple pour enrouler la chaîne au fur et à mesure de la longueur de mêche démêlée. Âinsi les fils sont et restent dans la largeur de la chaîne à tisser et parfaitement rangés, rien n'est emmêlé. Pour éviter les risques d'éboulements de chaîne ou que les fils n'entrent dans la couche inférieure provoquant ainsi des tensions innégales, j'intercale une feille de papier sur toute la longueur de chaîne pliée. À savoir : de manière générale je travaille avec des chaînes de 20 à 75 fils/cm. Je m'en porte très bien, j'ai rarement de casse si ce n'est des nœuds qui glissent. J'utiliserai l'ourdissage sectionnel pour de très grandes chaînes, mais c'est tellement plus fastidieux de prévoir les bobines au juste poids !
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Merci Ad. Je vais réessayer les montages avec l'ourdissoir, car généralement je monte 5 mètres de long avec 286 fils. Si je rate encore la prochaine chaîne, c'est que vraiment je suis irrécupérable. .
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Ce n'est pas compliqué ! simplement un peu d'ordre et de méthode, et puis prendre le temps nécessaire, comme pour chaque chose. Rien de plus et tout va !!!
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Merci beaucoup à vous tous pour ces explications on ne peut plus claires. Maintenant que j'ai réponse à mes interrogations, je suis paré à faire feu.
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J'ai un ourdissoir que j'ai fabriqué avec des manches de brosse. Ca me suffit, je fais rarement de très longues chaines, 6 - 10 metres maxi, je déteste faire tout le temps la même chose.
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