Cardage, teinture et filage de la laine - Fil RSS
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Dans la série des monomanies moi c'est toujours la teinture végétale.
Cette fois j'ai testé l'orcanette :
Et donc, comme vous pouvez le constater sur la photo en haut à gauche, j'ai obtenu du noir
J'ai lu que l'alkannine était très peu soluble dans l'eau. Donc, j'ai tenté une petite macération alcoolique. J'ai lu aussi que les racines ne devaient pas tremper plus d'une heure dans l'alcool sous peine de détruire le colorant.
Alors, à gauche, trempage dans l'alcool + décoction classique des racines ensuites dans de l'eau, premier et deuxième bain.
A droite, trempage dans l'alcool puis teinture, premier et deuxième bain.
Dans les deux cas, laine mordancée à l'alun + crème de tartre, eau du robinet acide. Je ne sais pas si cela a une incidence sur ce noir, mais vraiment j'en revenais pas quand j'ai sorti ma laine de la marmitte. Dommage que l'orcanette ne soit pas solide...
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le violet et très beau , oui c'est dommage que la couleur ne tienne pas dans le temps
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En fait le colorant dilué dans l'alcool est rouge, mais il semble devenir violet à la chaleur. Dominique Cardon dit qu'on obtient différent tons de violets et lilas, ce que j'ai pu vérifier... sauf en décoction dans l'eau donc.
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Mais c'est joli comme tout, ça!
Je ne sais pas si les anciens avaient une couleur plus solide, mais je sais qu'il y a des recettes dans les papyrus de Leide.
Voici un extrait, je mets tout en vrac, ça vaut le coup de lire.
91. Fixation de l’orcanette.
« Urine de brebis; ou arbouse, ou jusquiame pareillement. »
C’est un fragment de recette sans suite, recueilli sans doute par un copiste ignorant. A moins qu’il ne s’agisse d’un simple détail, destiné à compléter une recette connue du lecteur.
p.48 92. Dilution (falsification) de l’orcanette.
« On dilue l’orcanette avec les pommes de pins (?), la partie intérieure des pêches, le pourpier, le suc des bettes, la lie de vin, l’urine de chameau et l’intérieur des citrons. »
93. Fixation de l’orcanette.
« Cotylédon[99] et alun mêlés à parties égales, broyez finement, jetez-y l’orcanette. »
94. Agents styptiques.
« Melanteria,[100] couperose calcinée, alun, chalcitis, cinabre, chaux, écorce de grenade, gousse d’arbre épineux, urine avec aloès: ces choses servent en teinture. »
96. Teinture de la pourpre.
« Mouillez la chaux avec de l’eau et laissez reposer pendant une nuit; ayant décanté, déposez la laine dans la liqueur pendant un jour; enlevez-la, séchez; ayant arrosé l’orcanette avec du vinaigre, faites bouillir et jetez-y la p.49 laine et elle sortira teinte en pourpre — (l’orcanette bouillie avec l’eau et le natron produit la couleur pourpre). »
97. Autre (procédé).
« Broyez des noix avec de l’orcanette de bonne qualité; cela fait, mettez-y du vinaigre fort; broyez de nouveau; ajoutez-y de l’écorce de grenadier; laissez trois jours; et après, plongez-y la laine et elle sera teinte à froid. »
On dit qu’il y a un certain acanthe[104] qui fournit de la couleur pourpre; mouillé avec du natron de Bérénice, au lieu de noix, il produit le même effet. »
98. Autre (procédé).
« Nettoyez la laine avec l’herbe à foulon, et tenez à votre disposition de l’alun lamelleux; en broyant la partie intérieure de la noix de galle, jetez avec l’alun dans un pot, puis mettez la laine et laissez reposer quelques heures; enlevez-la et laissez-la sécher. Au préalable, suivez cette marche. Ayant broyé de la lie[105] et l’ayant mise dans un vase, versez de l’eau de mer, agitez et laissez déposer. Puis décantez l’eau claire dans un autre vase et tenez-la à votre disposition. Prenant de l’orcanette et la mettant dans un vase, mêlez avec l’eau de la lie, jusqu’à ce qu’elle s’épaississe convenablement et devienne comme sablonneuse. Alors mettez le produit dans le vase (réservé), délayant à la main avec l’eau précédente qui provient de l’orcanette. Ensuite, lorsqu’il sera devenu comme visqueux, mettez-le dans une p.50 petite marmite, ajoutez-y le reste de l’eau d’orcanette, et laissez jusqu’à ce qu’il ait tiédi; alors plongez-y la laine, laissez quelques heures et vous trouverez la pourpre solide. »
99. Autre (procédé).
« Prenant de l’orcanette, de la léontice,[106] ôtez l’écorce, prenez-la pour la broyer dans un mortier, aussi fine que de l’antimoine ajoutez-y de l’hydromel dilué avec de l’eau, broyez de nouveau, mettez le produit broyé dans un vase, et faites bouillir: quand vous verrez tiédir (la liqueur), plongez-y la laine; laissez séjourner. La laine doit être nettoyée avec l’herbe à foulon et épaissie (cardée et feutrée). Alors prenez-la, plongez-la dans l’eau de chaux,[107] laissez imbiber; enlevez-la, lavez fortement avec du sel marin, séchez; plongez de nouveau dans l’orcanette et laissez séjourner. »
100. Autre (procédé).
« Prenez le suc des parties supérieures de l’orcanette et une noix de galle compacte [omphacite[108]] grillée dans la rôtissoire; l’ayant broyée avec addition d’un peu de couperose, mêlez au suc, faites bouillir, et donnez la teinture de pourpre. »
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Pour ma part j'ai constaté que l'on pouvait améliorer les solidités en ne faisant pas des bains mono végétal, mais en cherchant une synergie entre les plantes et matières minérales ou non.
C'est ainsi que j'ai des bains constitués de parfois 5 origines différentes de plantes, notamment pour le phytolaque qui ma toujours agacée par sa fugacité, du moins dans certaines couleurs.
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Blanchette a écrit:
Je ne sais pas si les anciens avaient une couleur plus solide, mais je sais qu'il y a des recettes dans les papyrus de Leide.
Voici un extrait, je mets tout en vrac, ça vaut le coup de lire.
La bibliothécaire qui vit en moi est dévorée de curiosité par l'expression "les recettes dans Les papyrus de Leide".
Qu'est-ce donc? un vieux grimoire recelant moultes recettes magiques?
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C'est vrai, j'ai lu aussi dans le style, qu'en Inde on utilise souvent conjointement l'écorce de grenade avec le curcuma, pour avoir une couleur plus solide. Et en plus ça donne bien (photos de mes essais plus tard). Bon par contre, c'est du grec pour moi l'extrait que tu donne plus haut Blanchette
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Sandrine, j'ai eu un rose un peu éteint (qui a évolué en rose-violet même si la mèche est restée dans le noir) en faisant une macération dans de l'alcool et en faisant la teinture dans un bain acide. Avant je mettais de l'orcanette dans les savons, ça me servait d'indicateur de pH D'ailleurs le colorant se dissout très bien dans l'huile, mais ça m'étonnerait qu'on puisse faire de la teinture dans un mélange huileux
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Oui j'ai vu ton résultat Flora, que je trouve superbe. Il faudra que je tente en ph acide.
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spoutknit: tu trouvera cet ouvrage en téléchargement libre en tapant "les papyrus de Leide, les alchimistes Grecs", ce livre est utilisé dans les études philosophiques, il est à la base de mon inspiration pour les teintures.
Tu vois Sandrine, tu n'étais pas loin c'est traduit entre autre du grec ancien...
T'affoles pas sur les recettes, plus que le contenu c'est la façon dont est fait l'approche qui importe. Ne pas hésiter à mélanger, créer une synergie entre les matières, c'est bien un des grands principes, s'il en est , des alchimistes des temps jadis, qui étaient souvent aussi entre autre, des teinturiers.
Et je sais que ça marche...
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Blanchette a écrit:
spoutknit: tu trouvera cet ouvrage en téléchargement libre en tapant "les papyrus de Leide, les alchimistes Grecs", ce livre est utilisé dans les études philosophiques, il est à la base de mon inspiration pour les teintures.
Merci Blanchette
whaou, ça a l'air assez ardu à lire...
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Faut rentrer dedans et tout n'est pas à lire. C'est passionnant, cela me met dans l'esprit des gens d'il y a presque 2000 ans.
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