Le forum du filage

travailler en lisant... ça me laisse rêveuse!

merci pour la video Dzaquillon : bien que je ne tisse pas j'ai été très fort interessée
effectivement très solide j'ai apprécié que sur la laine ce noeud soit egalement facilement "defaisable" sans laisser de trace
le tissage a l'air d'être "ton milieu naturel"
j'entendais parler autrefois par des tisseurs de "noeud sur l'ongle " (qui semblait aisé, solide et s'executait  sur une courte longueur) sais-tu de quoi il s'agit ?
cette denomination m'a toujours intriguée

Bonjour Moimamy

Il faut deux chaines si par exemple tu utilises deux types de fils ,deux grosseurs de fils . ou si pour un même type de fils tous les fils de chaine ne travaillent pas de la même façon
Chaque fil de chaine pouvant passer de façon aléatoire dessus ou dessous la trame, la "distance" que parcours les fils de chaine doit être la même pour tous ,sinon, au bout d'un certain temps certains vont devenir tirants ou d'autre ballants.

Pour un tissu double face ,il n'est pas obligatoirement d'avoir deux chaines.


Il te faut par exemple trois chaines pour un velours double pièce :

une chaine pour la pièce 1
une chaine pour la pièce 2
une chaine pour les "poils " du velours
(la chaine de poils doit être beaucoup plus longue que les deux autres.)

J'ajouterais qu'il peut également y avoir bien plus que 2 chaînes.
Imaginons un tissu constitué d'une base, disons blanche, formant le fond du tissu, et sur cette base un motif, une feuille d'arbre par exemple, constitué de "poils de velours" en fil de soie verts.
On aura donc une chaîne blanche sur une ensouple, et passant dans quelques cadres, la manière habituelle.
Mais, comme l'a expliqué Bernard, les fils verts se dérouleront plus vite que les blancs, ... à l'endroit du motif. Ils ne pourront donc pas être sur la même ensouple !
Non seulement cela, ils se dérouleront chacun à sa vitesse, selon l'endroit du motif où ils se trouvent !
Le fil qui se trouve au centre de la feuille sera plus sollicité que celui qui dessinera la pointe.
Ces fils verts ne peuvent donc pas être sur la même ensouple, et comme ils "avancent" chacun à leur trythme, il devront être chacun sur une ensouple différente.
On pourra donc avoir des dizaines, centaines, milliers d'ensouples différentes sous forme de petites bobines, munies chacune de son système de freinage !
Voilà un exemple.
Le Musée de Bussières où a été prise la photo ne m'en voudra pas de le citer comme modèle en la matière.

Alors bien sûr, puisque ces fils de chaîne (verts) fonctionnent tous de façon différente, il faut non seulement autant d'ensouples que de fils, mais il faut aussi autant de cadres que de fils. C'est la mécanique de type Jacquard !
Mais là, on ne joue plus dans la même cour !!!
***
En fait, sur le métier de la photo, si mes souvenirs sont bons, on tissait un double velours à motifs.
Deux chaînes "blanches", le motif sur les deux chaînes blanches, et à la sortie, les deux tissus étaient séparés par une lame et venaient s'enrouler sur deux ensouples porte tissus.

qu'appelles-tu "ouverture" du velours ? Le fait de couper les boucles pour faire des petits poils qui se redressent, je suppose.
Si c'est ça, il est évident qu'elle doit se faire au fur et à mesure, tant que le tissu est sur le métier !
C'est quoi ton interrogation à propos du "velours au sabre ?"...

moimamy a écrit:

ah! Paul : l'âge me coagule les neurones !!

Jolie façon de le dire, j'aime beaucoup et c'est tellement ça!