Cardage, teinture et filage de la laine - Fil RSS
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j'ai passé la semaine dernière au Musée du Tissage de Varaignes (24) à participer à la restauration d'un métier de type Jacquard.
Cela s'est fait très brusquement (la décision, pas la restauration !) : le vendredi midi pour le lundi !
Il s'agit du Musée du Tissage et de la Charentaise géré par le Centre Permanent d'Initiatives pour l'Environnement (CPIE).
Il possède un métier pourvu d'une mécanique de type Jacquard, datant sans doute de la fin des années 1800, début 1900. (?)
C'est une mécanique à 192 crochets qui actionnent 768 lisses.
Nous avons éliminé les arcades (fils entre mécanique et lisses), les lisses dont nous avons récupéré les œillets (petite rondelle allongée avec le trou pour le fil de chaîne et 2 trous pour le suspendre), et les fuseaux (les tiges métalliques, en bas...)
Il nous a fallu dérouiller ces 768 fuseaux, les protéger de la rouille, reconstituer les lisses (cordelette pour suspendre l'œillet, cordelette entre œillet et fuseau), donc plein de nœuds (plats... maintenant, je connais...) à faire au millimètre prêt !
Il a fallu aussi refaire les 768 arcades...
Bravo, les Filles : elles se sont tapé tout ça à trois. ( Les Filles ce sont 3 stagiaires, professionnelles du tissage, de l'association Fils et Métiers)
Parce que, pendant ce temps, l'animateur (Maître d'art, retraité du tissage sur ce genre de métier, spécialiste de la maintenance, Meilleur Ouvrier de France... excusez du peu !) et moi, simple amateur, nous avons descendu la mécanique (150 kg sans doute) (avec de l'aide ! Ben tiens donc !!) , et nous l'avons entièrement désossée. Désossée de chez désossée : tout démonté...
Puis nous avons décapé les 24 aiguilles, les 192 crochets, les 48 épinglettes, et tout le reste...
Puis nous avons tout remonté... sans erreurs si possible (Merci, Ingrid !)
Puis remis la mécanique sur le haut du métier.
Ouf !
Parallèlement à ça, nous avons cogité à ce qui allait être réalisé avec ce métier.
Le projet du CPIE est de produire un tissu haut de gamme pour en faire faire des Charentaises de luxe qui seront vendues au Musée, et autres produits genre écharpes...
Donc production d'un "motif" qui tienne compte des contraintes techniques (métier et fabrique de pantoufles), et des vœux du CPIE.
Nous avons visité la fabrique de pantoufles Wapiti à Piégut-Pluviers...
Nous en sommes là...
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et,ben ça c'est du boulot ,quelle patience ,je vous souhaite de tout coeur une belle réussite dans votre projet final
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Je crois l’avoir vue lors d’une visite à Varaignes. Un métier énorme ! Oh la la le nettoyage….
Et bien ce n’est pas une mince affaire ! Bravo, à toute l’équipe. Toi qu’intéresse à ce genre de métier ce doit être un régal
En une semaine tout a pu être remis en état ?
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C'est très bien Paul, tu as trouvé à t'occuper! Il t'avait fait de l'oeil ce métier la dernière fois que tu es allé à Varaignes? Bravo, cela n'a pas du être simple mais sûrement très intéressant. Je le verrais peut être en fonctionnement au prochain marché des tisserands?
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Quel boulot! J'espère que vous aurez plein de satisfaction en retour!
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Ça alors ! Je crois bien voir de quel métier il s'agit...
Cela doit être passionnant de remettre en état une telle machine !
Je serai vraiment ravie de le voir fonctionner lors de la prochaine édition du marché des tisserands en effet...
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Non, Sérénité, ce n'est pas un métier énorme !!
Bien sûr, il dépasse les dimensions de nos métiers habituels, surtout en hauteur, mais c'est un "petit" métier de type Jacquard. Il n'a que 192 crochets. Cela signifie que le motif ne peut être fait que sur 192 fils de large. Equipé comme il l'est, chaque crochet commande 4 lisses (4 chemins) et le motif est répété 4 fois côte à côte.
Cela fait donc 192 x 4 = 768 fils de chaîne seulement.
Nous avons choisi de les répéter identiquement, mais on aurait pu les faire se répéter en symétrie, en tête-bèche... Ça sera pour plus tard, peut-être !
En fait, si j'ai bien compris, c'est un métier qui servait dans l'usine Chaignaud de La Rochefoucauld pour échantillonner ! Ben oui, même dans l'industrie, on fait des échantillons !
Tirelaine, ce métier "me faisait de l'oeil", si je peux dire, depuis longtemps... Il se dégradait mais je n'aurais jamais espéré participer à sa remise en état !
Beaucoup de travail, oui, Filatoufaire ! surtout du travail répétitif ! Et minutieux ! Et salissant ! On avait des mains noires... "on aurait dit des pieds", aurait dit Coluche !
Mais plein de satisfactions, assurément ! Surtout celle de voir et comprendre les entrailles de ces machines.
En principe, si tout va bien, il devrait en effet fonctionner pour le prochain Marché des Tisserands. Si tout va bien !
Prochaine étape, fin février/début mars : montage de la chaîne et essais techniques sur des armures simples avec des cartons perforés par nous, et recherches/études/choix du tissu à produire. Pas une mince affaire.
Ensuite, création des vrais cartons par une entreprise spécialisée.
Troisième étape, mise en route pour de vrai, avant le Marché des Tisserands !
Lucie Trellu, il n'y a qu'un métier "Jacquard" à Varaigne. Il est dans la pièce où se trouve également le métier à passementerie (sur lequel un spécialiste a passé une journée entière pour effectuer les réglages !)
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Hehe, je t'ai vu dans le journal....un patriarche bien entouré au chevet d'une grosse machine!!!
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Oui, Tirelaine ! T'as vu ! ...
Patriarche, je ne sais pas, mais... mécano, oui !
Là, on est sur la galerie-balcon qui est en face de l'entrée du chateau et qui donne sur le cour. On y a transporté la mécanique ; elle est entièrement démontée et nettoyée. On s'apprète à tout remonter !
Tu vois que nous étions (l'animateur et moi), bien entourés et bien secondés !...
J'ai envoyé ce doc à tout le monde, J'espérais recevoir l'article du Sud-Ouest, mais... non ! Rien !
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On peux voir la photo ?
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Bonjour,
Paul, ce "travail" à vraiment l'air passionnant. Si tu as l'occasion de nous transmettre quelques photos pour illustrer ton propos, ce sera avec plaisir que nous les regarderons.
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Rhô là là ça doit être génial d'avoir accès à un tel métier !
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Ah oui j'aimerais lire l'article aussi! Ça a du être passionnant!
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Oui, Sandrine, ça a été "génial" que d'avoir accès à un tel métier et surtout d'avoir participé à sa remise en état !
Une occasion à ne pas manquer, pour sûr !
Pour ce qui est de l'article, le mieux, c'est d'aller directement sur le site de La Charente Libreen cliquant ici...
Bon, ils ont fait une faute à mon nom le 2ème A, c'est un O, mais pas grave
à propos de faute, dans mon 1er message, il fallait lire : au millimètre près et non pas prêt !!! Rhôôoo !!!
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cette discution m'avait echapé
cela doit etre bien emouvant de participer à un tel travail
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ah oui j'ai reconnu la barbe!
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Bravo à toi Paul et à ceux qui ont participé à cette remise en état , en attendant maintenant la remise en marche et les premiers motifs.
belle expérience !
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Oui, Soleil, c'est émouvant... comme tous les vieux outils, on voit les effets de l'usure provoquée par des heures d'utilisation ! Une patine due au travail...
Mademoiselle Gaufrette, la barbe, c'est simplement parce que... je n'avais pas eu le temps de me raser ce matin-là, avant de partir !
Merci, Bernard... Je pense que la suite sera plus intéressante car là, on a surtout fait de la mécanique !
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Merci pour le lien Paul. C'est une bien belle aventure que cette restauration !
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Ah mais alors ça faisait plusieurs jours que tu ne t'étais pas rasé, j'ai trouvé que ta barbe avait allongé, non ?
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Non, Sandrine, pas plusieurs jours... La veille ! ...
Ben oui, elle a allongé !
Pas le temps de la retailler... trop de choses à faire !... Et puis, paraît que l'hiver sera rude, alors...
Bvuuu ! Quelle vie, que la vie de retraité !!!
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Oh ! Elle est toute petite.
Je ne parle pas de ta barbe Paul . Mais de la machine, pardon le métier à tisser.
Où est-ce que j’ai vu une grosse machine noire. Il me semblait que c’était à Varaignes.
C’est vraiment une belle aventure. Bonne continuation.
Dernière modification par Sérénité (16-10-2012 22:35:19)
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Quelle merveilleuse aventure
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Le métier, Sérénité, mesure environ 1,2 m de large sur 2m de profondeur, et sur 2,5 m de haut. Environ.
Cela dit, il y a aussi à Varaignes un autre métier plus gros, noir également, tout métallique qui doit bien mesurer pas loin de 2m de large, et qui servait à tisser les dessus de Charentaises. Mais il est "bas" et c'est un métier à cadres, actionné par un moteur électrique...
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un autre métier plus gros, noir également,
C'est bien de lui, dont j’avais souvenir. Il aura peut-être droit aussi, à une remise en fonction un jour ?
Des sacs en toiles de varaignes ce serait chouette. Ahhh! La remise en fonction de ce métier de type Jacquard me fait rêver. J’espère qu’il restera visible au publique quand il fonctionnera.
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