Cardage, teinture et filage de la laine - Fil RSS
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bonjour à tous, je viens de lire Pierre Ryal dans so livre du tissage à la main il parle de fils d'amorce . Est-ce que vous les utilisez ? Je ne comprends pas pour quelle raison il utilise des fils d'amorce. Pourquoi ne pas passer directement les fils de chaîne dans les lisses et le peigne ?
Si quelqu'un peut m'éclairer...
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Je ne sais pas, j'ai bien relu le chapître (et j'ai ri de ses remarques sur l'ourdissage avec encroix), mais je ne comprends pas le pourquoi des amorces.
Sophie
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Je connais le fil d'amorce seulement pour le filage, en tissage, ça me dit rien !
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C'est en effet un point d'interrogation.
Mais qui a peut-être une explication.
D'abord, c'est quoi ces amorces ?
Au lieu de passer le fil de chaîne (une fois l'ourdissage et le pliage terminés) dans les lisses puis dans le peigne, P. Ryall passe un fil supplémentaire d'environ 1,50 m dans les lisses et le peigne. Ensuite, on attache chacun de ces fils-amorce à un fil de chaîne, et on tire la chaîne à travers lisses et peigne.
P. Ryall dit que c'est pour ne pas bouleverser la chaîne... etc...
Je suis dubitatif.(c'est pas souvent qu'on emploie ce mot ! chuis content !)
Une explication ?
Pour copier ce qui se fait dans l'industrie.... ??
En effet, tous ces travaux que nous faisons nous mêmes, seuls comme des grands : ourdissage, pliage, rentrage, piquage en peigne... puis tissage, ne sont pas faits par les mêmes entreprises.
Une entreprise est équipée pour tisser, elle tisse. Point.
Alors, les autres opérations sont faites par d'autres entreprises spécialisées.
L'une ourdit et fournit une ensouple garnie (selon tel cahier des charges)
Une autre entreprise fait le rentrage-piquage et fournit les cadres-le peigne préparés (selon cahier des charges). Donc cette entreprise passe des amorces dans les lisses et le peigne.
Il ne reste plus qu'à "rabouter" tout ça.
Et c'est le boulot d'ouvrières spécialisées qui relient fil-amorce et fil de chaîne.
Je ne sais plus le nom de ces ouvrières, mais elles s'installent entre chaîne et fils amorce, prennent un fil de chaque et ne les nouent pas, mais elles les enroulent l'un sur l'autre avec leurs doigts agiles enduits de poix. Et vas-y que j't'enroule !
Au musée de Bussières, le guide expliquait que ces dames, tellement habituées à ce geste, le faisaient sans regarder leurs doigts, ce qui libérait leur regard pour autre chose, et elles passaient leur journée à ... bouquiner, tout en bossant !
Je crois même savoir que, le travail de rentrage-piquage étant si important et gourmand en temps et main d'oeuvre spécialisée, certaines entreprises de tissage préféraient, en fin de chantier, conserver l'ensemble peigne-cadres tout montés et investir dans un autre matériel, pour pouvoir plus tard, refaire le même tissage sans re-payer pour le rentrage et le piquage.
Donc fairre appel simplement à l'ourdisseur et à ces dames lectrices-enrouleuses.
Est-ce une réminiscence de cela qui a conduit P. Ryall à procéder ainsi ?
Pour la petite histoire, il existe maintenant des machines qui attachent amorces-chaîne.
Mais elles ne bouquinent pas !
Bouquiner, ça me fait toujours penser à la chèvre qui était toujors très fatiguée le matin parce qu'elle bouquinait trop tard le soir, mais ça, c'est une autre histoire, d'autant que le bouc se parfumait chaque matin, après s'être rasé, avec de l'after-chèvre !
Bvuuu J'ai honte d'écrire ça, vous pouvez pas savoir !!!
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oui franchement Paul, tu y vas fort.
Sinon je comprends mieux les fils d'amorce à quoi ils peuvent servir dans l'industrie. En ce qui nous concerne cela est donc totalement inutile Ouf! ça me rassure sinon encore du boulot supplémentaire.
Merci Paul pour les explications.
Question subsidiaire pour monter la chaîne en ourdissage sectionnel avec un cantre si je n'ai pas de frein, est-ce que ça va vraiment me poser problème ? ou je peux me débrouiller sans ?
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Bonjour,
les fils d'amorces sont les fils qui restent dans les lisses et le peigne pour pouvoir attacher les fils de la chaîne suivante sans avoir à refaire l'enfilage, on les utilise lorsqu'on fait souvent des chaînes identiques, (même enfilage). Lorsque je tissais la toile pour le costume national je faisait des chaînes de plus de 30 mètres, chaque fois avec le même enfilage, je ne changeais que la couleurs des fils, à la fin de la chaîne, je coupais le tissus devant le peigne et je laissais les fils dans ce dernier et dans les lisses , je les nouais ensemble par poignées pour qu'ils ne sortent pas et j'attachais chaque fils de la nouvelle chaîne aux fils qui restaient dans les lisses, à l'arrière du métier, on utilise pour ce faire le noeud de tisserand, qui est un noeud plat que l'on fait avec une seule main, l'autre étant occupée à tenir une poignée de fils de chaîne. C'est une façon de se simplifier la vie. La tisserande qui m'a appris le tissage faisait toujours le rentrage et l'enfilage avec des fils d'amorce pour chaque nouveau peigne qu'elle montait, on avait un jeu de cadre et de lisse pour chaque chaîne différente, j'ai moi-même plusieurs peignes avec cadres enfilés en réserve, je vous ferai des photos dès que j'aurai le temps. J'ai aussi plusieurs ensouples arrières sur laquelle une chaîne est montée et enfilée dans les cadres et le peigne, je peux changer de chaîne selon la couleur désirée par la cliente. Les fils d'amorces sont aussi plus pratique à enfiler et à rentrer, on peut plus facilement supprimer les erreurs en ôtant une parties des lisses où on a fait la faute d'enfilage et recommencer le rentrage dans le peigne à partir ce cette erreur, on gagne beaucoup de temps avec cette façon de faire, même actuellement quand je tisse par loisir, je fais toujours l'enfilage et le rentrage avec des fils d'amorce. Je pense que c'était une méthode habituellement utilisée autrefois par les tisserands professionnels afin de pouvoir gagner du temps car ils faisaient souvent les mêmes tissus.
Voilà, j'espère vous avoir éclairés un petit peu, bonne journée à tous Nicole
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Merci de vos explications détaillées ! Dzaquillon, je comprends ton idée pour conserver l'enfilage et le piquage en ros. Encore faut-il avoir plusieurs ensouples, cadres, et peignes, ce qui n'est pas souvent notre lot !(et prend bien de l'espace pour entreposer...)
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Très intéressant ce que tu dis Nicole. J'aimerais vérifier si j'ai bien compris tu mets des fils d'amorce que tu passes en lisses et peigne, ces fils sont différents de tes fils de chaîne. Lorsque tu tisses ils vont être les premiers à s'enrouler autour de l'ensouple avant. Donc quand tu as fini un tissage, ce ne sont pas les fils d'amorce que tu réutilises mais la fin des fils de chaîne que tu laisses dans les lisses. Ainsi tu recommences une nouvelle chaîne avec de nouvelles couleurs que tu attaches sur les fils de l'ancienne afin d'économiser le temps du rentrage. Est-ce que c'est bien ça ? Si c'est le cas pourquoi mettre des fils d'amorce à la première chaîne ?
J'espère que j'ai été claire. Merci Nicole pour ton aide.
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J' ai acheté le livre " Le Tissage par Marylène Brahic, et elle en parle dans son livre.
Il y a des cas ou ça n' est pas toujours nécessaire d' avoir des ensouples et câdres supplémentaires. Si le montage des fils du dernier tissage qu' on vient de terminer fait l' affaire pour un 2ieme tissage, elle préconise cette méthode, que je trouve astucieuse.
Je pense entre autre, à celles d' entre nous, qui ne vont utiliser disons, qu' un montage toile pour tisser, des fils fantaisies, comme fait Joëlle, le montage de la chaine du premier tissage, s' il convient, pourrait servir pour un deuxième tissage sans qu' on ait à tout reprendre le travail de passage en lame et piquage en ros.. je trouve l' idée intéressante, car elle permet de sauver beaucoup du temps.
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OUi c'est bien ça, on utilise les fils de la chaîne précédente pour commencer la nouvelle. il n'est pas nécessaire d'avoir plusieurs cadres et ensouples pour faire de cette façon, si on veut commencer une nouvelle chaîne avec le même enfilage on utilise les fils qui restent dans le peigne et les lisses lorsqu'on a coupé le tissus devant le peigne.
Si on utilise cette méthode pour la première chaîne c'est pour faciliter l'enfilage et le rentrage, il est plus facile de corriger les erreurs d'enfilage en retirant les fils des lisses et en laissant ces lisses vides, on rentre ensuite les fils des lisses suivantes dans le peigne à partir de l'endroit où on a corrigé l'erreur, par exemple, 100 fils enfilés juste, 4 fils avec erreur, 900 fils justes, on retire les 4 fils des lisses, et on reprend le rentrage juste après les 100 fils justes, il restera dans les cadres 4 lisses sans fils, ce qui n'aura aucune conséquence sur la chaîne car tout sera correct dans le peigne. Si on renfile directement les fils de chaîne on ne peut pas faire comme ça, il faut tout redéfaire et renfiler 900 fils, lorsqu'on s'aperçoit de l'erreur quand on a enfilé plus de 1000 fils c'est un gros travail à refaire. Pour la toile que je faisais, j'utilisais 14 fils au cm en 90 cm de large ce qui était un gros travail , alors si on pouvait raccourcir, c'était beaucoup de temps de gagné. Nicole
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Oui, Dzaquillon-Nicole.
C'est ce que j'ai voulu expliquer et en effet, je pense que c'est davantage destiné à des tisserands "professionnels".
Il faut en effet avoir plusieurs jeux de cadres-peignes, ou alors, utiliser exactement le même rentrage et le même piquage que le coup précédent
Cela dit, est-il plus facile d'attacher chaque fil à l'amorce que de faire à nouveau rentrage et piquage ?
C'est à voir pour chacun.
Personnellement, j'aime bien faire rentrage et piquage, alors j'enlève tout... surtout que d'un coup à l'autre, ça change ! ...
Et puis aussi, je profite que le métier soit vide pour, chaque fois, le modifier un peu !
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C'est pratique, j'ai souvent utilisé cette méthode, ça évite de recommencer le passage en lice, mais il faut avoir des trous de lices pas trop petits sinon les noeuds bloquent parfois le passage mais on y arrive toujours.
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Je cherche comment monter une chaine avec des fils d'amorce (métier de table 4 cadres 60cm)
J'ai lu les échanges sur le sujet, mais je n'ai pas trouvé d'indications sur l'installation de la chaine.
Est-elle enroulée sur l'ensouple avant ?
Si oui, peut-on, pour une chaine courte (moins de 2m), régler la tension des fils en les attachant sur les amorces avec le nœud de tisserand, sans avoir à les reprendre pour les nouer sur l'ensouple avant.
En l'absence de râteau, pour ne pas mélanger les fils, je suppose qu'il faut prévoir des baguettes d'encroix.
Cette méthode m'intéressait aussi pour des essais de tissage ou l'on perd plus de fils de chaine que l'on n'en tisse.
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En général les fils d'amorce sont enfilés à la place des fils de chaîne lesquels y sont ensuite noués depuis l'arrière, il faut donc que la chaîne soit montée sur l'ensouple arrière. Pour monter une chaîne sur un métier à cadre, il est nécessaire d'avoir un moyen de garder la disposition et l'écartement des fils sur l'ensouple arrière, et pour celà il faut utiliser un râteau lorsqu'on l'enroule. les baguettes d'encroix ne servent pas à ça, elle servent à maintenir séparés les fils prêts à être passé en lisses ou à être noués.. On ne règle pa sla tension des fils en les attachant à des amorces, lorsque les fils sont attachés aux amorces, on les passe délicatement à travers les lisses et on les noue à l'ensouple avant mais les noeuds ne sont pas tous solides et quelques fils se dénouent, c'est pourquoi les amorces ne sont là que pour aider. Personnellement je noue les amorces et je reprends les fils qui ont lâchés que je renoue à l'ensouple. Cette méthode est utile si on fait souvent le même rentrage pour ne pas avoir à perdre un travail déjà fait souvent.
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ok Nicole, je vois. Les fils d'amorce sont coupés (si ce sont ceux de la chaine précédente) devant le peigne et derrière les cadres. J'avais cru qu'ils restaient enroulés sur l'ensouple arrière et coupés devant le peigne.
Donc, ma question n'a pas de sens. Par contre, je penserai à utiliser cette méthode pour un enfilage compliqué ... avec les nœuds de tisserand.
Merci
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Moi je fais comme tu dis Chantal. À la fin d'un tissage, je coupe ma chaîne à 10 ou 15 cm du peigne et je raboute par devant fil par fil en faisant un nœud sur ces amorces encore attachées sur l'ensouple arrière..mes fils sont préparés en faisseau de 10 fils sur l'ourdissoir,. Je les noue entre eux avec un ou deux petits liens pour éviter qu'ils ne s'enmellent trop et je les pose ainsi sur l'avant du métier sans les enrouler sur l'ensouple avant. J'enroule ensuite sur l'ensouple arrière en demêlant un peu au fur et à mesure devant le peigne ( avec un peigne à cheveux ). Pas de problème de tension car le passage des fils dans le peigne et les lisses tire assez sur les fils pour donner une tension uniforme. J'ai monté ainsi des chaînes jusqu'à cinq mètres sans encroix, sans souci et assez rapidement.
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Tirelaine, cela me plait bien que cette méthode fonctionne. C'est intéressant si cela facilite aussi l'enroulement de la chaine sur l'ensouple arrière. Je me demande si je ne vais pas faire des essais même en cas de modification d'enfilage, pour des échantillons.
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Je fais la même chose que Tirelaine et celà marche bien !
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merci pour ce cours sur les fils d'amorce, c'est une methode "intéressante" effectivement, si l'on fait plusieurs fois le même tissu et sur de grandes longueurs !
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Tu peux faire différents marchage sur un même enfilage seule la chaîne reste la même ( même pas la couleur )
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gipsy a écrit:
Tu peux faire différents marchage sur un même enfilage seule la chaîne reste la même ( même pas la couleur )
Tu peux même changer d'attachage, ce qui augmente encore les possibilités.
Pour ce qui est des métiers équipés d'une mécanique Jacquard, c'est ce qui se fait à chaque fois.
En effet, il n'y a plus à proprement parler de schéma de rentrage : tel fil de chaîne passera toujours dans la même lisse puisque les lisses sont indépendantes.
Dans l'industrie, c'est un métier à part que de "nouer" les fils de la nouvelle chaîne aux amorces (je crois qu'on dit tordre ou retordre mais je me trompe peut-être).
Au musée de Bussières (42) on nous explique que les dames qui faisaient ce boulot de raccorder chaque fil à une amorce, le faisaient sans regarder, grâce à l'habitude. Elles avaient à côté d'elles un lutrin avec un bouquin et elles passaient leur temps à lire pendant que leurs doigts, tout seuls comme des grands, faisaient le travail !
D'ailleurs ce n'est pas des nœuds, mais les 2 fil sont tordus ensemble entre pouce et index enduits de colle et le groupe de ces 2 fils tordus ensemble est plié dans le sens de l'avancée prochaine des fils à travers les lisses...
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J'ai appliqué ce système pour changer la couleur de la chaîne. Comme l'explique Nicole.
J'avais trop d'erreurs dans mon premier montage. Erreurs que j'ai dû rectifier. j'ai donc adopté le système lors de la deuxième chaîne. Pour ce faire, j'ai fait l'erreur de ne pas laisser suffisamment de longueur aux fils de chaîne coupés. J'ai donc tout ficelé ensemble : les 4 cadres, le peigne et le porte peigne et déposé le tout pour monter ma chaîne sur l'ensouple AR plus aisément.
La troisième même chaîne ne m'a pas obligée à faire de même : j'ai compris qu'il fallait laisser plus de mou à ma chaîne !
Et j'ai pris soin de matérialiser le passage des baguettes d'encroix par un cordonnet. Le nœud s'est donc fait de sortie des b. d'e. à entrée des b. d'e. J'avais deux fois l'encroix. J'en ai supprimé une !
Paradoxalement ce qui m'avait posé pb lors du 1er montage : le passage en peigne. Un sergé on ne peut + simple mais resserrement lors du passage en peigne d'un chevron sur deux. produisant l'effet
(*) (*) (*) (*)
)*( )*( )*( )*( (j'ai modifié ce petit schéma de présentation)
Le pb. était agrémenté du fait que, ayant des laines fines et des laines très fines le nombre de brin par fil de chaîne était différent d'une chaîne à l'autre (4 pour la 1ère, 3 pour la 2ème et 2 pour la 3ème..). Et ça n'était pas un choix délibéré mais plutôt une fatalité !
Bon, pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué
Dernière modification par Boz (06-03-2014 13:38:27)
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