Cardage, teinture et filage de la laine - Fil RSS
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Bonjour
Voilà, dans ce livre l'auteur évoque l'utilisation de l'écorce de sureau pour teindre la laine en noir :
"Ces belges, les plus braves, histoire de la Belgique gauloise" (page 149)
http://books.google.fr/books?id=Dr0WE0n … mp;f=false
Cependant je ne trouve pas d'autre allusion ou description de cet usage sur le net, tout au moins francophone.
Est-ce que l'un ou l'une d'entre vous a déjà essayé cette teinture, ou aurait une description de recette ?
À la suite d'un élagage j'ai une bonne quantité de cette écorce, et voudrais essayer. C'est vrai que quand on laisse pourrir des branches de sureau dehors le bois prend en quelques semaine une teinte noire, mais de là à en faire une teinture de laine...
Dernière modification par Aimelle (06-09-2014 18:05:08)
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il faut peut-être les laisser fermenter et puis apres mordancer et faire cuire ou mettre dans le jus de fermentation mais j'ai jamais essayer
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J'ai regardé dans le traité complet des matières tinctoriales et voici ce que l'on trouve. Il n'y a pas d'indications sur la façon de procéder.
"L'écorce et les jeunes branches teignent la laine alunée en vert-pomme (Dembourney). Poerner en obtenait une teinture brunâtre qui teignait encore moins que celle du fusain commun.
Le bois teint avec alun en jaune brunâtre, avec sels de fer en gris et en brun."
Vert-pomme, c'est tentant !
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Alors, en allant chercher dans d'autres langues (à l'aide d'un traducteur en ligne ...), j'ai avancé un peu. Apparemment il faut mordancer avec du fer, reste à savoir comment faire.
Par exemple deux documents en anglais :
http://www.harekrsna.com/sun/features/0 … res181.htm
"Mix the Elderberry bark with iron, and you get solid black." (au milieu de la page)
http://naldc.nal.usda.gov/download/47014/PDF
"The bark of elder can be used as amordant as well as
the source of a black dye when mordanted with iron" (page 250, § Utilitarian)
En néerlandais :
http://annetanne.be/kruidenklets/uit-de … gra-vlier/
"Vlier schors geeft met ijzersulfaat als loog een grijsbruine tot zwarte kleur aan wol en katoen," (au quart de la page) parle de sulfate de fer.
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Pour mordancer au sulfate de fer, il faut utiliser 2% de sulfate de fer par rapport au poids de fibres à teindre, bien le diluer dans l'eau, plonger les fibres dans ce bain, et au choix, faire chauffer à 80°C pendant 30-45 mn ou bien à froid 24 à 48 h. Cela donne la couleur du haut sur cette photo de laine mordancée (au centre, sulfate de cuivre, en bas, alun) :
Tu as titillé ma curiosité, j'ai cherché dans mes livres pour l'écorce de sureau. Le noir à partir de l'écorce de sureau est une technique traditionnelle ecossaise, mais je n'ai pas eu d'autre information que ce que tu as trouvé. Dans un livre sur les couleurs naturelles des îles Shetland il est fait mention d'utiliser du sulfate de cuivre avec les écorces pour obtenir du noir.
Je pense qu'il faut d'abord essayer avec une laine mordancée au sulfate de fer (car écorce + post bain sulfate de fer donnerait plutôt du gris), et je me contenterais d'une décoction à froid ou à chaud des écorces, en utilisant une bonne quantité (j'ai lu 150 à 200%).
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Ce site il y a des instructions http://www.allowaycreekgardens.com/elderberry.htm . En gros pour une couleur plus noir que gris il faut utiliser l'écorce de vielles branches
Mordant fer. Utiliser 1 kg d'écorce dans de l'eau chaude et amener à ébullition lentement, laisser mijoter pendant deux heures. Filtrer et laisser le mélange refroidir. Y mettre la laine préalablement mouiller (avec le mordant mais ce n'est pas spécifié???) et faire mijoter 1 à 2 heurs. Rincer la laine deux fois et laisser sécher.
Pas d'info quand à la quantité de mordant.
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En creusant l'idée, me vient un doute : Peut-on imaginer que le sulfate de fer ait été utilisé dans une méthode "gauloise" en Belgique ou "traditionnelle" en Écosse ?
Est-ce qu'on a des données sur les sels de fer utilisables à l'époque ?
Actuellement il me semble que pour faire du sulfate de fer on traite du fer (ou de l'acier) avec de l'acide sulfurique.
On peut imaginer que les composés soufrés issus du traitement de certains minerais de cuivre, étaient donc disponibles dès l'age du bronze, et leur dilution dans l'eau donne de l'acide sulfurique. Mais c'est une substance très dangereuse à manipuler, et dont le déplacement fait prendre des risques énormes si on ne dispose pas de récipients en verre, ou au moins de récipients avec vernis intérieur approprié. Les risques me paraissent alors démesurés par rapport à l'objectif de teindre de la laine.
Bref je me demande si cette technique au sulfate de fer était couramment à la portée des teigneurs/teigneuses à l'époque. J'imagine qu'il aurait été plus facile d'utiliser d'autres sels ferreux, obtenus avec des acides plus disponibles localement et moins dangereux ; par exemple des oxalates qu'on doit pouvoir obtenir en faisant macérer des déchets de fer avec de l'oseille.
En attendant, les écorces (500 grammes) sont mises à macérer depuis hier.
Dernière modification par Aimelle (09-09-2014 19:08:16)
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D'après Jenny Dean "A Heritage of Colour", à l'âge de pierre (800 ans av JC) le fer et le cuivre pouvaient être disponibles pour la teinture sous forme d'acétate de fer (pas sûre de la traduction de "iron water") et d'acétate de cuivre (copper water) ou par le biais de pots que l'on utilisait pour la vaisselle.
Pour faire de l'eau de cuivre, ou de l'eau de fer on plonge une pièce en cuivre dans une solution de moitié eau moitié vinaigre.
Ce qui va dans le sens de ce qui est écrit dans Wikipedia :
Wikipedia a écrit:
Depuis l'Antiquité, l'acétate de cuivre est utilisé comme fongicide et colorant (pigments verts).
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