Le forum du filage

Joliecousette · 31-07-2017 10:19:42

Une question qui s'adresse peut-être plus particulièrement à Marie des Soies..
Pour faire du fil de soie, on connaît bien le bombyx mori, le bombyx eri. Je me souviens d'une discussion où Marie parlait d'une araignée de Madagascar qui sécrète une soie couleur or... Et quels autres soies sont susceptibles d'être utilisées, quels autres variétés d'insectes sont élevés dans ce but ? Je n'ai pas trouvé d'information dans ce sens sur le net, en revanche je sais que beaucoup de papillons de nuit font des cocons. Qu'Est-ce qui fait qu'on en élève certains et pas d'autres ? La qualité, al couleur de la fibre ?

marie des soies · 01-08-2017 09:47:23

Vaste question!
Il y a en effet une centained d'espèces de chenilles séricigènes, mais la qualité de la soie des cocons de ces espèces est très inégale.
en sériciculture on parle de soie mûrier pour la soie du bombyx, et soie non mûrier pour les autres. En France on dit soie d'élevage et soie sauvage.
Il y a 4 espèces principales dont on utilise les cocons: le bombyx du mûrier, le Tasar (qui se nourrit de feuilles de chênes), le éri (qui se nourrit principalement de ricin) et le Muga (qui se nourrit exclusivement de Sum, un arbre que l'on ne trouve que dans la vallée du Brahmapoutre).
Le Bombyx est entèrement domestiqué. Il n'existe plus à l'état sauvage.
Les 3 autres sont semi-domestiqués. Ils vivent encore à l'état sauvage mais on gère facilement les élevages.
a côté de cela, il y a dans plein de pays des espèces endémiques, comme le Borocera Madagascariensis que l'on ne trouve qu'à Madagascar et d'autres espèces en Afrique du Sud dont on exploite les cocons et qui sont des espèces sauvages.

Les soies sauvages prennent de plus en plus d'importance sur le marché de la soie, à tel point qu'en janvier prochain il y aura un colloque en Inde uniquement sur l'importance de ces soies.
Pour les élevages amateurs ce sont le bombyx et le éri qui sont les plus faciles à entreprendre.
Les araignées c'est encore un autre sujet!

Joliecousette · 01-08-2017 14:52:38

Merci pour ces informations !
Je ne sais pas si l'on doit se réjouir ou s'attrister du fait que les soies sauvages prennent de l'importance... Je pense que d'un côté ça peut contribuer à préserver leurs éco-systèmes mais d'un autre, l'homme étant ce qu'il est, il va y a voir une pression de l'homme-prédateur très importante sur ces espèces...

Sandrine Tricofolk · 01-08-2017 17:43:46

Sujet bien intéressant daccord
Le tasar c'est aussi ce qu'on appelle la soie tussah ou c'est autre chose ?

marie des soies · 01-08-2017 18:42:29

oui Sandrine, c'est la même chose.
Je pense que c'est une bonne chose Jolicousette. on va devoir, comme tu le dis, préserver leur éco-système sinon pas de cocons!

Sandrine Tricofolk · 20-08-2017 11:06:34

En fait j'ai appris que le tussah chinois (Antheraea pernyi) n'est pas le tasar indien (Antheraea mylitta). Il y a aussi le tensan japonais (Antheraea mylitta). Ce sont tous des saturnies, donc la soie doit être très proche.

En anglais, une liste d'espèces séricigènes susceptibles de donner de la soie : https://en.wikipedia.org/wiki/Wild_silk
On y apprends qu'il y a une saturnie (même famille que le tasar) aux US qui pourrait en donner.

D'autres informations : https://www7.inra.fr/opie-insectes/pdf/i156fraval1.pdf
http://www.inra.fr/opie-insectes/pdf/i157fraval3.pdf
Avant l'arrivée du bombyx mori en Europe, on cultivait déjà des chenilles pour la soie, avec Pachypasa otus, papillon Chouette. L'élevage a perduré en Italie jusqu'en 1875.
Du coup je suis très intriguée !

De même, des essais ont été faits avec les saturnies chinoises et japonaises lorsqu'il y a eu des soucis de pébrine en France, mais je n'ai pas plus d'informations pour l'instant.

Joliecousette · 20-08-2017 20:02:02

J'ai l'impression que les espèces qui ont été sélectionnées l'ont été pour la qualité de leur soie mais également pour leur facilité d'élevage et de reproduction. Certaines espèces ont l'air d'être plus délicates que d'autres à multiplier.

matisa · 03-12-2017 17:34:43

Pour ne pas rouvrir un post, je vais poser ma question ici
Je viens de récupérer mes cocons, j'ai vu qu'ensuite il fallait les mettre dans de l'eau à ébulition une première fois, les égoutter puis recommencer l'opération une seconde fois. Ensuite en les essor et on laisse sécher.
Est-ce la bonne démarche ?
Et ensuite, comment je procède pour récupérer un fil ?
Merci

Joliecousette · 04-12-2017 13:00:50

Ce sont des bombyx eri, pas mori, donc tu n'auras pas qu'un seul fil, mais de la fibre.
Marie des Soies a donné la recette du décreusage sur le forum ou sur son site, tu devrais la retrouver facilement. De mémoire, il faut faire "cuire" les cocons dans une eau savonneuse pendant un temps assez long (30 minutes ? ). Je l'ai déjà fait mais je n'ai plus les éléments en tête là, maintenant. Je pourrais regarder ce soir à tête reposer.

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#1 31-07-2017 10:19:42

Bombyx eri et ?

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