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nouveau fil pour continuer sur le sujet précis des essais au phytolaque et des idées de teintures sans mordant (suite du fil amorcé par adou87 ici: http://forum.tricofolk.info/forum/viewt … p?id=17046)
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Pour répondre à ta question dans l'autre fil, j'ai suivi ta recette adaptée de Carol Leigh mais j'ai ajouté un peu de vinaigre de cidre au vinaigre à 14° (j'ai lu ça quelque part...) et j'ai utilisé de l'eau de pluie.
J'ai trouvé la phytolaque à Villefranche de Lauragais en quantité !
J'ai aussi lu quelque part qu'en rajoutant des feuilles on obtient une meilleure tenue, à essayer...
@taty: je ne résiste pas, va voir cette vidéo https://www.youtube.com/watch?v=vRiE_GjV_qw où la dame mentionne une technique de teinture au phytolaque avec une citrouille!!! trop drôle, J'ai bien envie d'essayer!
Dernière modification par yuki (14-09-2018 18:32:39)
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hors phytolaque, juste pour partager un sourire: ne pas oublier de laisser un jeune chiot hors du jardin quand les écheveaux sèchent après teinture (ici: soie en garance puis indigo)
A peu près ce que j'ai pu reconstituer. Heureusement j'ai deux heures de route comme passager tout à l'heure, ça m'occupera
Dernière modification par taty (18-09-2018 09:01:35)
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ah ben oui! ils aiment les draps qui sèchent aussi...
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ça me rappelle des souvenirs
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pour les teinturiers en herbe: on noue généralement à quatre points pour figer un peu l'écheveau et on dénoue tout à la fin juste avant de bobiner mais là, apprendrai-je jamais, j'avais un peu de chaleur en belgique, j'allais partir 2 heures après, j'ai tout bien ouvert sur une table de jardin à l'ombre pour que ça sèche à coeur, tout dénoué
et voilà le travail
rien ne sert de courir disait ma mère grand
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Back to phytolaque: premiers tests secs ce matin, et photo. En référence à mes billets précédents
Avant hier j'ai reçu les bouteilles que Loulotte m'a envoyées par poste, avec baies, rafles, feuilles et tiges de raisin d'amérique. Encore merci à elle! Mondial relais a un peu traîné entre nos deux pays. Dans une bouteille, les baies étaient bien humide, prêtes à être extraites ce que j'ai fait immédiatement. Dans l'autre, en revanche, c'était sec et à moitié moisi mais j'ai quand même ajouté ce contenu à ma mixture: j'ai passé comme le reste à l'extracteur à jus - le contenu de cette dernière bouteille: pas une goutte de liquide!
J'ai combiné le jus et le broyat, ajouté de l'eau (du robinet, calcaire chez nous, dure) + du vinaigre au pif. pH du tout = 4. J'ai ajouté les feuilles broyées et les tiges concassées. Le fait que le tout soit broyé accélère le lâcher de force tinctoriale. Je n'ai donc pas attendu quelques jours comme le conseille Marie Marquet (aussi pour acidifier, j'imagine, ce que j'ai fait avec le vinaigre). J'ai laissé tremper une nuit un chouïa de merinos et une pincée d'alpaga (lavés, alunés).
Au rinçage, ils dégorgent beaucoup, comme avec la cochenille. Séchés hier soir, j'ai testé de laver une partie du merinos déjà sec au savon de marseille: la couleur s'assombrit, plus vers les cardinalices (j'ai attendu qu'il sèche pour que la couleur soit bien oxydée, bien pénétrée, c'est peut être un acte magique, mais j'ai l'habitude de faire cela).
J'ai laissé le petit témoin sur le bout de mérinos, pour me rappeler ce qui était alcalinisé par le savon de marseille (voir photo). Comme la dernière fois, en non cuit, j'obtiens du fuchsia très dense sur merinos (normal, il y avait 500g de matière tinctoriale, j'y ai plongé un dixième de gramme de laine à tout casser), durose lumineux sur alpaga.
La différence avec mon dernier test? J'ai teint des laines passées au préalable à l'alun, alors que Carol Leigh prétend que les mordants minéraux sont incomptabiles avec le phytolaque. Vu que, chez moi, son affirmation qu'il tient à la lumière n'est pas juste, je ne la suis plus sur cette recette. Mes premiers tests étaient soit mordancés au vinaigre, soit au symplocos. Ici, mordancés alun.
La photo est trompeuse: l'échantillon lavé marseille est clairement plus sombre, plus rouge.
Je vais filer le tout, et voir si la différence n'est pas plus claire en photo
Ce midi, je vais teindre à 70°C du merinos et de l'alpaga alunés. On verra la différence de ton.
Je ne testerai plus la résistance lumière, j'utiliserai en pull d'hiver. Pas d'UVs en Belgique ni à l'intérieur, pas de déteinte en vue. Selon Marie Marquet, réputé solide au lavage, c'est tout ce qui compte.
Dernière modification par taty (22-09-2018 08:33:12)
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Superbe couleur, c'est que ce que j'espérais obtenir. je vais réessayer...
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Magnifiques échantillons. Etant dans un pays où il est difficile d'éviter les UV, j'aurais aimé un petit test lumière sur un micro bout de laine. Je ne désespère pas.
Dans la deuxième bouteille, il n'y avait que les raffles. Assez normal que ça n'ait pas donné de jus. Mais tu m'avais dit d'en mettre. Comme les feuilles, il me semble avoir lu que ça acidifiait, ou aidait à la tenue, je ne sais plus. A vérifier....
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c'est blanchette qui avait expérimenté l'effet de tenue avec les feuilles, mais elle ne tenait pas de carnet, elle donnait des infos de mémoire (et c'est logique vu les tanins)
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je viens de filer mon microtest, je me suis trompée c'est pas fuchsia, c'est pourpre!
et le rose est de l'incarnat clair
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Photo du fil (navajo, donc parties superposées): en gros on voit mieux pourpre (le mérinos) et incarnat (l'alpaga blanc) + le fil du bas qui tire plus vers le violet dense (merinos, du bleu ajouté au pourpre, c'est la partie que j'ai un peu alcalinisée par lavage au savon de marseille)
agrandir en cliquant sur http://slow-dye.fr/2018/A/phytolaqcru180923002004.jpg
Dernière modification par taty (23-09-2018 12:07:27)
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tout est aluné, je compare à côté de cochenille pour un repère
à gauche: alpaga en nuage, écharpillé quand sec, teint cochenille en fin de bain (mais avec ajout d'alun, sera dans un autre billet)
milieu: idem teint en phytolaque acide cuit 60°C 1h
droite: idem teint en phytolaque acide, oublié le bain, il est monté et resté à 85°C pendant 2 heures! clairement le bleu de cette plante n'aime pas la chaleur
(et clairement quand j'ai des passages à vide, si épuisée, je ferais mieux de rester au lit aheum)
sur http://slow-dye.fr/2018/A/phytol_coch_1 … (1)001.jpg
pourquoi je repère le bleu? la couleur de droite me sert en général de base (garance ou bourdaine) pour faire un beau grenat après passage en indigo, je déduis donc que c'est le bleu qui s'est barré à la surcuisson
Dernière modification par taty (23-09-2018 12:12:41)
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ruban de soie aluné
à gauche: teint cochenille en fin de bain - 80°C 2 heures (bain contenant de l'alun en plus)
milieu: idem cochenille cuit 60°C 1h
droite: en phytolaque acide, 60°C 1h
tout à droite: dans ce bain de phytolaque acide, resté à 85°C pendant 2 heures
sur http://slow-dye.fr/2018/A/phytol_coch_1 … (2)002.jpg
Qui n'en veut de mon beau ruban de soie beige de phytolaque? beurks
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Et enfin, le merinos, aussi aluné
à gauche: teint cochenille en fin de bain, 80°C 2 heures (mais avec ajout d'alun, sera dans un autre billet)
milieu: teint cochenille en fin de bain, 60°C 1 heure (aussi avec ajout d'alun)
droite: merinos teint en phytolaque acide cuit 60°C 1h
sur http://slow-dye.fr/2018/A/phytol_coch_1 … (3)003.jpg
Conclusions: je continuerai à aluner, c'est plus simple. Je ne phytolaquerai que les laines et les poils, pas la soie. Je teindrai en bain très acide (pH 4). Si je chauffe, ce sera sous la barre des 70°C, de préférence 60°C. Je peux laver au savon de marseille après oxydation (cela ravive les couleurs, je le fais pour quasi toutes les teintures laine), car la couleur change peu.
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On peut faire de jolis camaïeux !
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Superbe! oui j'ai lu qu'avec la phytolaque pour conserver un beau pourpre il ne faut pas faire monter en température...
Le test pare-brise a donné comme toi. forte décoloration après 15 jours. Il faut dire qu'ici c'est plein soleil et 30° tous les jours!
je suis dans mon deuxième essai je mettrai des photos. Entre temps j'ai essayé le chou rouge pour teinter de la soie et j'ai eu un gris bleu très doux.
Dernière modification par yuki (23-09-2018 18:24:39)
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yuki tu testeras aussi la teinture de chou rouge sur pare brise? je l'ai utilisé quand je commencais, avec les fermentations à la Rieger: non seulement il changeait au lavage au savon de marseille (j'aurais dû utiliser un savon neutre), ce qui est le cas avec toutes les sources d'anthocyanes me disait-on. Mais il n'a pas tenu à la lumière. Si tu teins au chou rouge dans un bain acide ou alcalin tu auras d'autres couleurs: plus vert si plus alcalin et plus rouge si plus acide. Ou l'inverse, chais plus.
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Quelqu'un a encore des baies de sureau près de chez soi? Je n'en vois plus, je pensais me rappeler que je les cueillais en septembre. Selon Jenny Dean le sureau donne du pourpre en alcalin, du rouge en acide, du bleu avec du sel, du pourpre foncé avec du fer, du vert de gris avec du cuivre. Réputé peu résistant à la lumière, mais bien résistant au lavage -> pull d'intérieur d'hiver.
Au passage, je ne comprends rien aux teintures finalement: j'ai réutilisé le bain de phytolaque qui avait cramé 2 heures à 85°C avant hier (pour me donner une couleur cuivre très orangée), je croyais avoir transformé les principes tinctoriaux (et abîmé les bleus). Hier j'y ai fait chauffer à 60°C pendant 1/2 heure une poignée d'alpaga blanc: j'obtiens un beau rose lumineux, proche du résultat de la phytolaque classique en fin de bain . C'est donc le dialogue entre la fibre et la teinture qui a déliré en bain trop long trop chaud? La teinture elle même semble s'en être sortie
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Loulotte, réf. à ton msg nr 9, je peux te donner à bonzée du merinos et de l'alpaga teints selon mes tests, si tu veux. En échange du boulot que tu as fait pour moi, de récolter et d'envoyer...
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taty a écrit:
Loulotte, réf. à ton msg nr 9, je peux te donner à bonzée du merinos et de l'alpaga teints selon mes tests, si tu veux. En échange du boulot que tu as fait pour moi, de récolter et d'envoyer...
De rien, de rien. J'adore glaner, et quand en plus, c'est pour une bonne cause!
Scotche juste un petit bout sur ton pare-brise sur le trajet à Bonzée, on verra si ça marque ou pas... Moi, je mets la moitié de la mèche dans un petit brassard en carton, et je scotche le carton bien appuyé sur la vitre. La différence entre noir et lumière est plus rapidement évidente.
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taty a écrit:
Hier j'y ai fait chauffer à 60°C pendant 1/2 heure une poignée d'alpaga blanc: j'obtiens un beau rose lumineux, proche du résultat de la phytolaque classique en fin de bain . C'est donc le dialogue entre la fibre et la teinture qui a déliré en bain trop long trop chaud? La teinture elle même semble s'en être sortie
Je dis certainement des bêtises, mais si tu remettais ton échantillon cramé à recuire à 60° dans le même bain?
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je dois pas scotcher, je suis sssssuuuuuure que ça ne tient pas à la lumière
le cramé cuivre: belle couleur de toute façon, j'en ai ajouté une partie dans un bain de cochenille se terminant, ça me donne un cuivre rouge comme ma terre de naissance en Afrique. Mârveilleux!
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la cuisson à 85°C 2h: on peut imaginer aussi qu'il a libéré les tanins, ce qui arrive généralement à cette température et cette durée
(raison pour laquelle on garde la gaude aussi à 70°C, qu'elle reste bien lumineuse - idem la tanaisie, riche en tanins) - les tanins brunissent, assourdissent, mais à ce point!
Ceci dit, le plus rouge de garance que j'aie (garance = aussi riche en tanins): je lave deux fois la poudre à l'eau bouillante du robinet, je mets à cuire à 60°C pendant 10 minutes, je laisse le bain sur feu éteint mais ça reste chaud parce que chaleur résiduelle de la plaque + couvercle; après 1 heure je cuis à gros bouillons pendant 10 minutes, en montant vite en température. Tout l'inverse de ce qu'on préconise. Un tout beau rouge - avec ma poudre, mon eau, etc. (donc non reproductible nécessairement chez vous)
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