Le forum du filage

Super intéressant! Merci Taty!

Et je pense que Marie a en outre de très bonnes connaissances en naturologie ascendant symbolique (façon de parler, cette "science" n'existe pas): elle m'avait décodé les envies de couleurs végétales selon l'organe qui flanche... Dans mon cas, le vert des roseaux des marais qui m'obsédait et le foie qui faisait des siennes à cette période là. Rigolo!

Si je me fie à mon parcours en céramique, où j'ai rencontré beaucoup de pros, ils m'ont transmis plusieurs plans "rentables" pour ceux qui ne vivent que de leur artisanat d'art:

* se vendre comme artiste; si je transmute en art des fibres: on vend plus facilement plus cher un tableau mural qu'un châle

Je refais régulièrement les calculs de rentabilité autour de mon activité, pour m'amuser (vieux restes de chef d'entreprise, ça me détend de calculer). On peut rentabiliser la matière, mais on reste à environ 5-6€ de l'heure pour la main d'oeuvre. Ceci étant posé en considérant que les acheteurs veulent bien payer plus cher que le grand n'importe quoi, par exemple une écharpe pure laine, teinture végétale main, filage main, tissage manuel à 80€. Alors qu'elle coûterait réellement 250€ si je me valorisais à 20€ de l'heure (ce qui me laisse 10€ comme indépendante).

Parmi les artistes, certains ont trouvé des "amoureux" de leur art, qui deviennent leur mécène et achètent systématiquement ce qui sort de leurs mains, que ce soit une théière ou une sculpture. Comme si ils s'achetaient une conscience artistique ainsi. Contrat double, personne n'est dupe. Ni le vendeur ni l'acheteur.

* la majorité de ces  potiers donnent des stages payants, ce qui leur fait un fond de roulement en trésorerie - parfois ils ont des subsides communaux ou de l'état pour ces formations

*cas particulier d'un potier flamand, qui a deux entrées à son atelier et deux salles d'expo. Dans la première déferlent des cars de touristes qui viennent acheter des bricoles, beaucoup, pas cher, mais vite faites et peu finies. Dans la seconde il expose son art.

Si je n'étais pas à la retraite et vaguement nourrie par mes livres, je viserais le plan artistique.

Marie, au passage, tu sais que tu ne dois pas attendre une autre vie pour une belle cuve naturelle d'indigo sans hydrosulfite. J'utilise depuis quelques années la cuve dite "organic" ("bio" en anglais) ou 123 de Michel Garcia, le résultat est beau, tient bien sur tous tissus. La procédure est simplissime pour qui connaît un peu le comportement d'une cuve. Pas de résidu pour la nature: on acidifie la cuve en fin de vie si on veut la jeter, ce qui la ramène au neutre. On récupère le peu d'indigo qui reste, on jette la solution neutre.
Je n'utilise l'hydrosulfite que pour teindre du papier japon fait main, car je trouve que la 123 tache un peu plus cette matière (normal, elle a toujours un fond un peu  boueux).
Je n'ai pas encore finalisé le tuto sur la cuve 123 mais je peux m'y mettre si ça te botte.

juste pour info, pour celles qui sont intéressées, le jeuid 17 janvier
la semaine prochaine il y a sur la 5 à 20 h55 un reportage sur la route de la soie

Je le regarderai en replay à mon retour de Grèce!