Le forum du filage

je confirme (même source )

C'est parce que je ne veux pas utiliser l'hydrosulfite que je garde mes 500g sur les bras (volonté purement arbitraire et non spécialement écologique, puisque je cherche à produire en local à la "Amish"). J'avais écrit à l'artiste française qui achète chez Anjou, pas de réponse (mais on s'en doutait, elle n'a pas le temps pour les mails). J'avais écrit à Jacques Chouteau (prof chimie, Angers, teinturier), qui ne sait pas comment procéder...
Je vais appeler Valentine Donck notre maîtresse teinturière belge, elle sait comment les utiliser je crois (avec triple dose d'hydrosulfite, de mémoire).  Je vous tiens  au courant dans la semaine.

je vais devoir m'y résoudre (à l'hydrosulfite) pour un travail hors de mon dossier actuel (écono-logique) car avec les cuves organiques je n'ai que des bringeages sur le coton et le lin, que ce soit chez moi ou en stage avec Garcia, avec mes tissus bien décatis selon la méthode classique ou avec les tissus qu'on avait reçus en stage, décatis par la patronne de stage. Cela ne semblait pas déranger les autres, sauf une créatrice textile qui venait précisément pour régler ce problème et qui est repartie sans solution. 
Il me reste une voie: décatir le coton avec des enzymes de bière, la dernière idée de Garcia (enzymes achetés chez Brouwland en Belgique).
J'avais aussi essayé en lessive tiède de son de blé, selon un de ses livres: pas mieux.
Les deux cuves essayées: 123 au henné/fructose et au fer. Même résultat: traînées.
Alors que la 123 est une merveille pour la laine et la soie: j'ai la même depuis plusieurs mois, j'arrête pas d'y teindre, ça prend toujours et assez foncé (je le fais à froid, malgré les injonctions de la faculté, mais ça tient bien au lavage).
On dirait qu'elle se regénère seule (je la nourris quand elle demande avec des bananes supermûres). Je ne dois jamais rectifier le pH.
En désespoir de cause et sans solution, je me limiterai à faire du shibori sur le coton et le lin avec ces cuves...
Je crois que vous êtes en majorité des fileuses et tisserandes, mais qui aurait déjà eu la même chose sur tissus? Ou un beau résultat sur tissu, un bel unisson, avec une cuve organique?

Carrément, j'ai des feuilles qui attendent tout exprès the recette

Tiso, bonne nouvelle, ça fonctionne!
Je n'ai pas encore de nouvelles de Valentine, mais j'ai retrouvé mes notes de son stage. J'ai adapté à ma mode, j'ai un beau bleu. Valentine tient la recette de Michel Garcia, mais à lire mes notes ci-dessous (en attendant le final par Valentine), je me rends compte que c'est la recette classique aux feuilles fraîches. De toute façon, à part 2/3 bricoles, Michel est d'accord qu'on partage du moment qu'on lui donne la paternité de ses trouvailles. On en parlé plusieurs fois, on est sur la même longueur d'onde.

Mes notes telles que je les publierai sur mon site:

1/ Mes notes de la cuve persicaire sèche avec Valentine Donck chez Ecocentre 29.6.2013

Ébouillanter 200g de feuilles sèches (pour jeter les jaunes j'imagine) - jeter l'eau.

Ajouter aux feuilles 3l d'eau + 3 g de carbonate de potassium (dans cet ordre) : bouillir (temps ?) et laisser reposer un à deux jours (minimum 2 h)

(pourquoi bouillir ? pourquoi carbonate de potassium? je pourrais alcaliniser à l'eau de cendres ou chaux ?)

Quand on veut teindre : relancer à 80°C et ajouter 1.5g d'hydrosulfite - sous une hotte, pcq polluant

(problème température devrait être 60°C max selon autres sources ? puisqu'indigo solubilisé fragile dès 60°C)

Attendre pelllicule, mousse, couleur - teindre

2/ Mon essai (réussi!) de ce 28/6

J'ai reconnu la recette de feuilles fraîches classique. Selon Turkeyredjournal, 200g de feuilles sèches = +- 800g feuilles fraîches.Si la recette fonctionne, ce serait une solution pas chère puisque les feuilles sèches coûtent 5.80€ le kilo (+ frais de port) chez Anjoutinctoria . Avec 1 kg, on pourrait teindre beaucoup de laines…

Avec la recette qui suit, j'ai teint d'un beau bleu 200g de laines et un mini foulard de coton. Je n'ai pas testé plus, je ne sais si la cuve est déjà épuisée. Se référer à la recette de Valentine, que je complèterai d'ici quelques jours selon ses corrections. Ce qui suit est mon expérience et cela n'engage que moi.

* Je n'ai pas ébouillanté les feuilles. J'en ai pris 80g pour commencer. Ne pas les broyer (pour garder le plus de bleu possible; pour la teinture "turquoise" avec feuilles fraîches et vinaigre, c'est l'inverse, il faut bien broyer).

* J'ai ajouté aux feuilles sèches 5l d'eau + 1 cuill. s. bombée de cristaux de soude (-> pH 8.5).

* J'ai laissé bouillir à 90°C pendant 10 bonnes minutes (imaginant que la durée doit être plus longue pour le sec que pour le frais).

NB la recette classique aux feuilles fraîches demande de cuire à 60°C pdt 2 heures. J'ai appris au stage chez Garcia en NL que, selon ses tests, les durées selon températures idéales pour libérer l'indoxyl sont 5 min à 90°C, 15 min à 80°C, 30 min à 70°C, 2h à 60°C, 6h à 50°C

* J'ai couvert et j'ai laissé travailler 1 heure.

NB. De nombreux sites, y compris Turkeyred ( « a journal dedicated to dyes »), confondent deux procédés (extraction poudre et teinture aux feuilles) et proposent à ce stade-ci d'oxygéner à donf pendant 5 minutes. Inutile ici ! On ne « libère pas » l'indoxyl de cette façon.

* J'ai filtré en pressant bien, j'ai mis les feuilles de côté (voir récup ci-après: frottage)

* J'ai ajouté au jus restant 2 cuill. c. d'hydrosulfite de sodium (trop ? je surréduis ? Je voulais forcer pour ne pas rater le procédé)

* J'ai couvert et laissé travailler une heure. Le jus était à +- 60°C.

* Après 2 heures, bulles bleues, bain jaune transpa, pas de pellicule cuivrée. Je teste un brin de laine: ça prend ! Je continue avec le reste.



En attendant la recette de Valentine, je n'ai pas pu m'empêcher de chercher. J'ai vu que John Marshall l'utilise couramment, voir la table des matières de son livre "DYEING WITH FRESH-LEAF INDIGO, LIMITED EDITION". Pas d'autre source sur le net à première vue, je regarderai chez Liles et Cardon ce soir + j'avais téléchargé un livre XIXè via googlebooks, je fouille le disque dur et je dis ce qu'il en est demain.

C'est chez Marshall que j'ai vu qu'on pouvait frotter des empreintes avec les feuilles fraîches. J'ai essayé avec mes feuilles mises de côté, en route vers la poubelle.  J'ai frotté les feuilles humides sur du papier chinois très fin, placé sur ce que j'avais dans la pièce : un rond en carton, une grille, des lino de gravure. Demain, je teste une écorce d'arbre, des tiges de fougères, etc.

Photos: sur mon blogs d'ici quelques jours.

A vous!

merci pour ces recettes ; moi aussi j'y reviendrai quand j'en aurai le temps de tester a mon tour

Bon, je ne me suis pas résolue à acheter de l'hydrosulfite, donc j'ai testé sans et voilà ce que j'obtiens :


Ici le résultat après deux trempages rapides : mouchoir de soie, carré de coton et mini échevettes de laine.

J'ai ébouillanté 150 g de feuilles sèches, jeté l'eau et recommencé l'opération.

J'ai remis les feuilles dans la marmite, couvert d'eau (environ 6l) et j'ai porté à ébullition pendant 5 min.

J'ai rajouté 50 g de fructose, j'ai remué doucement pour ne pas faire de bulle.

J'ai rajouté environ 30 g de chaux éteinte. J'ai remué doucement, puis j'ai couvert (ph=10.5)

Une légère pellicule rouge se forme en surface, par contre 150g de feuilles sèches c'est énorme dans ma marmite, je décide de les enlever.
Je filtre, et je remets à chauffer le jus, en rajoutant un peu de fructose à la louche.

Je remue, j'attends 5-10 min, puis je teins.
L'objectif était de voir si la procédure pouvait fonctionner avec des feuilles sèches sans hydrosulfite.
Maintenant il faut voir à quel point je peux rendre les couleurs intenses et combien de fibres peuvent être teintes.
Ca c'est pour plus tard.

Je ne pensais pas que la cuve puisse "se monter" si vite, en gros 15 min pour toutes les opérations.
Je verrai si la cuve teint à froid demain, sans réactiver quoique ce soit et surtout si les couleurs seront plus intenses après un temps de repos plus long.

Beau résultat.

Bon alors tout compte fait je pense que l'hydrosulfite est indispensable si l'on veut obtenir des couleurs soutenues.
J'ai remis mes échantillons dans le bain aujourd'hui et ils sont ressortis exactement comme la première fois.
Je ne peux donc pas avoir avec cette recette les résultats que tu as eu Taty sur la laine...
Ca reste intéressant pour des teintes claires et pastel.